Le Chef du gouvernement en fait trop ! Tellement trop que l'opinion commence à se poser des questions sur ce véritable forcing que Belkhadem est en train d'exercer sur le président lui-même. Quoi qu'en pensent certains chefs de parti politique, Belkhadem en tant que secrétaire général de la première formation politique peut se prévaloir d'une dimension que s'est taillée le FLN sur l'échiquier national pour se positionner en tant que force de proposition. Et à ce titre, il n'y a peut-être pas lieu de stigmatiser son appel à la révision constitutionnelle autant que la sollicitation du président Bouteflika à briguer un troisième mandat. En effet, on peut se faire une raison et à la limite spéculer sur un accord préalable, voire un éventuel chèque en blanc du premier magistrat du pays qui laisse une large marge de manœuvre à Abdelaziz Belkhadem pour “travailler” l'opinion et préparer ainsi le terrain à une annonce solennelle de la candidature de Bouteflika à la prochaine présidentielle. Sauf que précisément dans ce cas, convenons-en franchement, le Chef du gouvernement en fait trop ! Tellement trop que l'opinion commence à se poser des questions sur ce véritable forcing que Belkhadem est en train d'exercer sur le président lui-même. À telle enseigne que nombreux sont ceux qui s'interrogent aujourd'hui si un troisième mandat est vraiment inscrit sur les tablettes de Abdelaziz Bouteflika. On pensait légitimement que le secrétaire général du FLN faisait la course à la prochaine présidentielle en lièvre, d'autant mieux que l'argumentaire avait un côté séduisant du seul fait qu'il était supposé bénéficier d'une aura qu'on ne saurait dénier à Abdelaziz Bouteflika. Malheureusement, chaque couche que Belkhadem rajoute à cet argumentaire le rend plus confus. Et ce qui ne gâte rien, le silence assourdissant du président de la République qui, commence, avouons-le, à donner une déclinaison presque singulière à l'enthousiasme débordant de Belkhadem. En tout état de cause, si la parole de Belkhadem peut s'avérer d'argent, le silence de Abdelaziz Bouteflika reste incontestablement d'or. C'est dire que ce silence peut se révéler lourd de sens. Z. B.