Yasser Arafat, l'emblématique leader de la cause palestinienne, constitue toujours, un peu plus de trois années après son décès survenu le 11 novembre 2004, une source d'embarras pour le président américain. George Bush, dont la visite au Proche-Orient aura lieu la semaine prochaine à partir du 9 janvier, refuse d'entendre parler de Yasser Arafat à cette occasion. Ainsi, le département américain des Affaires étrangères a fait savoir à l'Autorité palestinienne, qu'il était hors de question de songer à une cérémonie de dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du leader historique de la lutte du peuple palestinien, ou que le président américain passe tout simplement à côté de son mausolée. Il n'envisage aucunement de le citer comme un artisan de la paix au Proche-Orient. D'autres sources affirment que Bush, qui refuse même de se rendre à la Moukataâ, le siège de l'Autorité palestinienne situé à Ramallah, obligerait Mahmoud Abbas à le recevoir ailleurs. Bien que le lieu de la rencontre entre les deux hommes n'ait pas encore été définitivement fixé, il est probable qu'elle se déroule à Ariha (Jéricho). Par ailleurs, un responsable palestinien a indiqué hier que le sommet réunissant les dirigeants américain George Bush, palestinien Mahmoud Abbas et israélien Ehud Olmert doit avoir lieu le 10 janvier à Jérusalem. Reste à savoir si le président américain ne se contentera pas de cette réunion, pour justifier une éventuelle annulation de sa visite dans les territoires palestiniens. Il est utile de signaler que les hôtes de l'Autorité palestinienne sont reçus à la Moukataâ et la majeure partie d'entre eux rend hommage à Yasser Arafat en s'arrêtant quelques instants devant sa tombe ou y dépose une gerbe de fleur. Apparemment, même mort, le charismatique leader de la cause palestinienne embarrasse George Bush, qui exclut d'avoir affaire à ce qui touche à Yasser Arafat. Afin d'assurer la sécurité du patron de la Maison-Blanche, les services de sécurité palestiniennes ont préparé un dispositif strict avec des mesures draconiennes. Celles-ci sont déjà mises en œuvre pour éviter toute surprise désagréable. Selon le général Abou El-Feth, tous les corps des services de l'ordre palestiniens de Cisjordanie sont prêts à assurer la sécurité de George Bush dans n'importe qu'elle ville palestinienne où il désirera se rendre. Dans le même cadre, une délégation américaine est déjà sur place pour préparer la visite du président américain. Enfin, l'objectif de cette visite de Bush est de favoriser la conclusion d'un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant la fin de son second mandat à la Maison-Blanche. Par ailleurs, les chefs des négociateurs palestiniens et israéliens, Ahmad Qoreï et Tzipi Livni, se sont rencontrés hier à Jérusalem, dans le but de relancer les négociations engagées à Annapolis, mais perturbées par une controverse sur la colonisation juive dans les territoires occupés. En effet, alors que les Palestiniens exigent son arrêt total, Israël veut poursuivre la construction dans les implantations qu'il entend garder sous son contrôle dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec les Palestiniens. K. ABDELKAMEL