Le ministre conforte l'avis du président de la République: celui lié à la logique de l'existence de parties étrangères qui tentent de nuire à l'image de l'Algérie. Un drame à Batna! Plutôt un lâche attentat terroriste! 19 morts et 107 blessés, c'était le dernier bilan de l'attentat à la bombe survenu jeudi dernier à Batna. Le premier bilan faisait état de 14 morts et 60 blessés dont 3 policiers et 4 gardes forestiers. C'est ce qu'a indiqué Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'un point de presse tenu dans les locaux de la wilaya de Batna dans la soirée de jeudi, quelques heures après l'attentat. A en croire le ministre, des policiers ont remarqué l'activité suspecte d'un individu qui était parmi la foule postée des deux côtés de la chaussée pour accueillir le président de la République. «Cet individu était en possession d'un sachet en plastique qu'il a lancé sur la foule après avoir été repéré par des citoyens et un policier», explique le ministre, s'appuyant sur les premiers éléments fournis par les services d'ordre. Première lecture: «C'est un attentat en contradiction avec les aspirations du peuple algérien», pense le ministre. S'agit-il d'un attentat contre la personne du président? «Possible», réplique brièvement le ministre de l'Intérieur. S'agit-il aussi d'un attentat kamikaze? «Possible» aussi. Toutefois, le premier responsable du département de l'Intérieur a rejeté l'idée selon laquelle l'attentat est en relation avec les événements survenus dans la région lors de l'élection présidentielle de 2004. «Impossible», rejette le ministre. Fervent partisan de la lutte antiterroriste, Noureddine Yazid Zerhouni explique aussi que les criminels, «en position de faiblesse», sont «en quête d'une médiatisation car ils se sont retrouvés en plein impasse». La preuve, selon le ministre, est que «l'attentat à la bombe demeure depuis quelque temps leur seul outil parce qu'il est le plus facile». Le ministre a derechef nuancé sa position, celle de passer aux moyens lourds pour éradiquer le mal. La veille, en marge de la visite présidentielle dans la wilaya de Constantine, le ministre de l'Intérieur a laissé entendre que «l'Etat a les moyens de garantir la sécurité des citoyens et de faire face aux menaces terroristes». Il a admis sur sa lancée le fait que des régions nécessitent encore un renforcement des moyens. Pour lui, il est impératif de passer à la vitesse supérieure, car «il y a des mesures de sécurité, mais il existe aussi des contre-mesures» que les terroristes mettent en application. Le ministre fait allusion à cette nouvelle tendance d'attentats aux explosifs et celle usant de kamikazes. Noureddine Yazid Zerhouni admet néanmoins que «le risque zéro n'existe pas». «Je n'ai jamais dit que nous étions à l'abri de ce genre d'attentat, la sécurité à risque zéro n'existe pas», a-t-il précisé. Sur sa lancée, le ministre conforte le président de la République dans son avis, celui lié à l'existence de parties étrangères qui tentent de nuire à l'image de l'Algérie. Un conseil pour la presse: «Les journalistes ne doivent pas tomber dans le piège de la médiatisation», c'est-à-dire que les terroristes toujours en activité se nourrissent de cette médiatisation, y compris les ennemis de l'Algérie. Dans la foulée, Noureddine Yazid Zerhouni reconnaît que des terroristes continuent à se réfugier dans certaines wilayas de l'Est, à l'instar de Batna et Khenchela. La preuve, à la fin de la semaine dernière un lâche attentat meurtrier a été perpétré à Bir El Ater (Tébessa) par un groupe terroriste. Cet attentat a, rappelons-le, coûté la vie à trois militaires dont deux officiers, au responsable des éléments de l'autodéfense et à un garde communal. Juste avant cet attentat, le même groupe avait sauvagement assassiné un citoyen à proximité de son domicile.