L'image de la compagnie, le dossier du tourisme, les augmentations de salaires pour les employés et le personnel navigant sont autant de défis qui attendent le nouveau P-DG d'Air Algérie. Comme annoncé dans notre édition d'hier, le nouveau P-DG d'Air Algérie Abdelwahid Bouabdellah a été installé hier matin au siège de la direction générale par le conseil d'administration de l'entreprise. Une “intronisation” qui s'est faite presque en catimini. En plus de l'absence du ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, la presse privée a été mise “à l'écart”. Les seuls organes qui ont été autorisés à être reçus par le nouveau patron de la compagnie aérienne étaient les représentants du service public. Renseignements pris, il ne s'agirait pas d'une décision des responsables d'Air Algérie, mais plutôt du ministère de tutelle. M. Maghlaoui absent, ses services ont malgré cela voulu “marquer leur territoire” en mettant à l'écart les représentants de la presse privée à qui l'on a signifié une fin de non-recevoir. Lors des assises organisées les 14 et 15 février dernier, les responsables de la compagnie, et à leur tête Hadj Rabia (DG par intérim), insistaient sur l'urgence d'une bonne communication pour changer l'image de l'entreprise bien ternie auprès d'une clientèle de plus en plus exigeante. Ce qui attend le nouveau P-DG, et qui sera sans doute l'un de ses plus urgents chantiers, est le côté touristique. Il s'agit de la signature d'un contrat de partenariat entre le secteur du tourisme et la compagnie aérienne. Annoncé pour “quelques jours” après les assises, depuis rien n'a filtré sur ce partenariat. Un “silence” qui va être sûrement cassé par M. Bouabdellah. On a parlé d'une sorte de package touristique à élaborer pour vendre la destination Algérie aux potentiels touristes étrangers, une catégorie qui reste encore à l'état virtuel dans notre pays. Une autre urgence attend l'ex-P-DG de Cosider. Elle concerne la grogne des travailleurs de la compagnie. Les promesses de la direction (à l'époque du défunt P-DG, Benouis, décédé en août dernier) ou de l'UGTA ne semblent pas avoir calmé les ardeurs. Les augmentations de salaires annoncées sont attendues concrètement avec de plus en plus d'impatience. Jeudi passé M. Bouabdellah, avant son installation officielle, avait voulu marquer un point. En visitant les différents services d'Air Algérie à l'aéroport Houari-Boumediene et en allant rencontrer les employés sur place, il n'avait pas hésité à faire des promesses de “revalorisation des salaires”. Un sujet qu'il devrait aborder entre autres avec les pilotes, dont la situation n'est toujours pas clarifiée. Le départ de plusieurs dizaines parmi eux vers des cieux plus “payants” (les compagnies aériennes du Moyen-Orient leur proposent jusqu'à 12 000 euros comme salaires mensuels) ne peut qu'être inquiétant pour l'avenir d'Air Algérie. Même si rien d'officiel n'est venu le confirmer, on croit savoir que l'augmentation décidée dernièrement par le conseil d'administration, et qui devrait entrer en application dans les prochains jours, verra le salaire des pilotes revalorisé de plusieurs millions de centimes mensuellement (on parle de 14 millions de centimes en plus). Attendons le “concret” pour en savoir plus. L'ex-député FLN (mandat 1997-2002) sera aussi attendu sur le chapitre du renouvellement de la flotte. Le cas des 11 nouveaux avions annoncés par le désormais ex-DG par intérim, Hadj Rabia, lors des assises reste encore à l'état de “flou”. C'est l'aspect financement qui est en suspens. Comment ramener des centaines de millions de dollars ? voilà l'un des défis de Bouabdellah. Un montage financier s'impose évidement. Il restera à l'ex-président de la commission économie, développement, industrie, commerce et planification à l'APN de le réaliser. Toutefois, on ne peut pas omettre que la réussite des chantiers énoncés plus haut ne pourra se faire si les clients, principale “cible” du plan de relance d'Air Algérie, ne sont pas convaincus par des changements palpables. Pour cela, il est impératif de mettre un holà aux retards incessants des vols de la compagnie. Les raisons “exogènes” brandies par les responsables, même si elles sont recevables, ne peuvent pas expliquer tout. Salim Koudil