Pas moins de 110 projets ont été déclarés à l'Agence nationale de développement des investissements (Andi) afin de prétendre aux avantages promis par les pouvoirs publics dans le cadre de la promotion de la PME-PMI. En matière de projets d'investissement, la situation est restée longtemps pratiquement figée à Mostaganem. Depuis au moins une décennie, ce sont à quelques nuances près les mêmes chiffres qui revenaient : 13 zones d'activité, totalisant 643 lots de terrain, sont délimitées à travers la wilaya. Approximativement, 76% de la superficie cessible a trouvé acquéreur et a été attribuée sans pour autant voir les projets d'investissement concrétisés ! Seuls 105 projets sont annoncés comme étant lancés. La propriété foncière suscitait les enjeux et les convoitises les plus acerbes. Forcément, les fins spéculatives étaient nourries. Aucune structure n'était officiellement investie des prérogatives de suivi sur le terrain de la réalisation des projets d'investissement. Ainsi, pour pallier à cette insuffisance, la direction de la PME et de l'artisanat a initié la mise sur pied d'une commission de wilaya de suivi des projets d'investissement. Une autre commission, composée de représentants des directions de wilaya concernées et de l'agence foncière qui attribue l'assise foncière, a entamé, au préalable, plus de deux mois durant, un minutieux examen de la situation à travers les zones d'activité destinées à l'implantation des projets d'investissement. Un examen qui mit en évidence l'état flagrant de la stagnation. C'était au printemps 2006. Au terme de l'opération d'assainissement, — qui se poursuit à ce jour —, on dénombre à peine 16 projets opérationnels sur un total de 216 approuvés et ayant bénéficié d'une aire globale de quelque 129 hectares. Seuls 37 projets étaient en cours de réalisation après… 22 ans d'atermoiements et d'indécision ! Entre-temps, le Comité d'assistance, de localisation et de promotion des investissements (Calpi), en s'élargissant à l'agence foncière en charge de la régulation foncière, a été relancé et siège régulièrement pour examiner les dossiers porteurs de projets. Ainsi, Mostaganem semble déterminée à mettre fin à plus de deux décennies de gabegie et d'atermoiements ayant caractérisé la gestion des zones d'activité. À l'instar des 108 bénéficiaires d'assiettes foncières dont les demandes de concrétisation de leur initiative ont été exaucées à ce jour par le comité, les 23 derniers postulants à l'investissement, validés depuis le début de l'année, seront soumis au rigoureux échéancier édicté par la commission de wilaya de suivi des investissements. Un échéancier étudié pour dissuader les pseudos investisseurs. Un délai d'un mois leur est imparti pour l'achat du terrain concédé. Selon la taille du projet, un second délai, d'un mois à un trimestre, est imparti pour la demande et l'obtention du permis de construire. Au-delà de cette étape, un troisième délai, d'un mois, est enfin accordé pour lancer les travaux de réalisation du projet. À la lumière des premières attributions de terrain, la rigueur imposée semble nettement efficace et persuasive, voire dissuasive. Preuve en est, sur les 23 promoteurs ayant eu l'aval à la concrétisation de leurs projets, ils sont près de vingt attributaires à avoir déjà obtenu leurs décisions d'affectation de l'assiette foncière après s'être acquittés de la facture d'achat des terrains. De l'hôtellerie de tourisme à la production du rond à béton, en passant par la fabrication de clous, boulons, écrous et vis, l'élaboration d'aliments de bétail ou la réalisation de chambres froides ou de panneaux solaires, les investissements lourds ont été privilégiés aux habituelles propositions fantaisistes des spéculateurs. Ce sont des projets qui seront localisés dans la zone industrielle de Fornaka et au niveau des zones d'activité de Souk Ellil, Mesra, Aïn Tedlès et Sidi Ali. Portant sur une activité originale, le plus important projet d'investissement dans la région consiste en la réalisation d'une unité industrielle de fabrication de panneaux solaires. Un projet pour lequel un terrain vaste de quelque 28 000 m2 a été affecté à Fornaka. Pour un coût estimé à quelque 13 milliards de centimes, le promoteur y prévoit la création d'une centaine d'emplois. Non moins important, le second projet validé sera réalisé dans le cadre d'un partenariat algéro-européen. Il coûtera quelque 200 000 euros et offrira près de 200 postes d'emploi dans la fabrication métallique. Il sera domicilié à Souk Ellil, dans la proche banlieue du chef-lieu de la wilaya. Nettement moins pourvoyeuse en postes d'emploi, mais d'un devis particulièrement consistant, une unité de conditionnement des lubrifiants sera également installée à Fornaka. Le projet porte sur une enveloppe financière de 30 milliards de centimes. Le reste des projets avalisés s'insère dans les créneaux de l'élaboration des matériaux de construction, de l'industrie métallurgique, électrique et agro-alimentaire. À l'instar du projet du promoteur libyen de fabrication de peintures, du promoteur saoudien versé dans la branche de la chimie non minérale, de la fabrication de canalisation pour le mégaprojet hydraulique du MAO, ou la réalisation de résidences touristiques au niveau de la ZET (Zone d'expansion touristique) des Sablettes, près d'une dizaine de projets ont été achevés durant l'exercice 2007. Un tel regain de dynamisme propulse ainsi la wilaya de Mostaganem au second rang d'attraction des investissements au niveau de la région ouest du pays. Pas moins de 110 projets ont été déclarés à l'Andi afin de prétendre aux avantages promis par les pouvoirs publics dans le cadre de la promotion de la PME-PMI. M.O.T.