Si la France a besoin de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, l'Algérie aujourd'hui aura autant besoin de l'expérience française en matière de lutte contre la grande criminalité. Par exemple, celle liée au blanchiment d'argent La France ne cache pas son intérêt pour l'expérience algérienne en matière de lutte anti-terroriste. Michèle Alliot-Marie, ministre français de l'Intérieur, en visite de deux jours n'en fait d'ailleurs pas un mystère. Quand il s'agit de la sécurité des deux pays, dira Alliot-Marie, il n'y a aucune restriction d'un côté comme de l'autre. Et il faut bien admettre qu'en matière de sécurisation de son territoire, la France a tout intérêt à ce que les services de sécurité algériens gagnent de précieux points contre l'ex-GSPC, étant donné les menaces dirigées par le groupe de Droukdel contre l'Hexagone. Ce n'est donc pas par hasard que le ministre français parle d'autant de victoires invisibles contre le terrorisme grâce à la coopération sécuritaire entre l'Algérie et la France. Connaissant la parfaite maîtrise des différents services de sécurité français en matière de lutte contre la grande criminalité, une coopération sans restriction entre les deux pays ne serait pas une mauvaise idée. Car si la France a besoin de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, l'Algérie aujourd'hui aura autant besoin de l'expérience française en matière de lutte contre la grande criminalité. Par exemple, celle liée au blanchiment d'argent, un phénomène qui est en train de prendre des proportions alarmantes à la faveur du développement de l'économie informelle en Algérie ou encore à la fausse monnaie et au trafic de drogue, vis-à-vis duquel l'Algérie est en train d'acquérir la triste réputation de pays consommateur après avoir été longtemps un pays de transit. Aujourd'hui, la connexion entre le terrorisme et la grande criminalité a été formellement établie. Et si la menace terroriste qu'appréhende la France pouvait provenir de l'ex-GSPC, c'est-à-dire de l'Algérie, les moyens dont ont besoin les groupes terroristes pour perdurer, proviendraient sûrement de l'autre côté de la Méditerranée, véritable refuge de ceux qui leur assurent les finances et la logistique. Z. B.