Reste à savoir quels sont les véritables motivations et les réels objectifs de ceux qui avaient décidé de mettre le feu aux poudres et de prendre toute une population en otage. Mille et une raisons peuvent être invoquées pour expliquer les tristes évènements de Berriane. Mais seront-elles suffisantes pour justifier une brusque poussée de fièvre si elles échappent à l'intention malveillante qui s'abreuve aux sources de l'exacerbation de sentiments à fleur de peau ? Car peut-on raisonnablement imputer les affrontements entre les deux communautés, les Chaâmba et les Mozabites, à quelque haine qu'elles se voueraient, à une vengeance qui aurait été nourrie depuis des lustres, à une frustration mal contenue, sans avoir ce petit soupçon que, quelque part, une main criminelle avait allumé la mèche et attisé la flamme. D'autant mieux que cette logique qui voudrait qu'une simple bagarre entre jeunes se transforme en véritable bourrasque ne résiste pas à l'analyse. Tout autant d'ailleurs que cette explication qui voudrait imputer ces affrontements aux mauvaises conditions de vie. Des bagarres entre jeunes, ce n'est pas ce qui manque dans nos villes et villages. Et à ce que l'on sache, cela n'a jamais constitué un phénomène qui inquiète outre mesure. Jusqu'à preuve du contraire, les jeunes de Berriane, qu'ils soient issus de la communauté des Chaâmba ou celle des Mozabites, ne nous avaient pas habitués par le passé à une rivalité qui pousse à l'affrontement de l'ampleur de celle que la ville a vécu pendant trois jours. “Nous sommes condamnés à vivre ensemble. D'ailleurs, pourquoi en serait-il autrement alors que nos deux communautés ont coexisté pacifiquement et harmonieusement pendant des siècles ?” dira un sage de Berriane. Voilà une vérité que ne sauraient remettre en cause des hommes encagoulés qui avaient certainement des comptes à régler, mais sûrement pas des comptes à régler avec une communauté rivale. Reste à savoir quels sont les véritables motivations et les réels objectifs de ceux qui avaient décidé de mettre le feu aux poudres et de prendre toute une population en otage, pour défier l'autorité de l'Etat de manière ostentatoire. Z. B.