À l'heure où on s'enorgueillit des grands projets structurants dans une capitale qu'on veut à la dimension méditerranéenne, il est malheureux de constater que des collectivités locales continuent à gérer comme au temps d'une époque qu'on croyait révolue par le silence et le laisser-aller. Deux exemples qui donnent à méditer : le marché informel d'El-Madania, source de mille et un désagréments d'une population exaspérée et qui ne sait plus à qui s'adresser après l'échec consommé avec la municipalité qui, il faut l'admettre, a manifesté son incapacité à prendre en charge le problème. À l'origine, une poignée de marchands ambulants s'installent uniquement dans la journée aux alentours du marché couvert. Avec le temps, ce sont quelques centaines à transformer une grande partie de l'avenue Abderrahmane-Laâla, soit du centre culturel à la sortie de la cité des Jasmins, à trois cents mètres du marché de fruits et légumes en plein air, donnant du coup à cette paisible localité une image hideuse d'un village africain. Une situation, comme l'expliquent des habitants de cette commune, devenue intenable. Qu'on en juge : tas d'ordures non enlevées par NetCom dont les agents sont gênés dans leur mission, stationnement impossible, accès aux habitations constamment obstrués, circulation gênée, bagarres entre marchands ponctuées par des insultes et autres vulgarités, insécurité de jour comme de nuit, agressions, vols, consommation de boissons alcoolisées suivies de tapage nocturne, absence de repos pour les enfants en bas âge, les vieux et les personnes malades. Tel est le quotidien des citoyens de ce quartier. Une réunion a été provoquée sous la présidence du premier magistrat de la commune en avril dernier ; celle-ci n'a, jusqu'à l'heure actuelle, abouti à aucune solution. Des promesses d'en finir avec ce calvaire. Mais c'est tout juste des paroles. Le deuxième cas concerne l'APC de Staouéli qui ne semble pas concernée par la décharge sans cesse grandissante et menaçante à la cité des 62-Logements, juste en face du commissariat de police. On vient de partout décharger sur les lieux toutes sortes d'ordures, mais aucun élu n'a la présence d'esprit d'attirer l'attention de qui de droit pour que ce problème soit pris en charge. En outre, les services chargés de la démoustication ne passent jamais en ces lieux. Quant aux citoyens, ils subissent les méfaits des mauvaises odeurs et des insectes nuisibles. Et dire que Staouéli a été retenue dans le nouveau programme de traitement des déchets urbains. Tout un quartier résidentiel exclu du ramassage des ordures. ALI FARÈS