Les 20es journées pharmaceutiques nationales, portant sur la thématique de l'économie de la santé, ont débuté hier à Alger. Organisée par la Société algérienne de pharmacie (SAP) sous le patronage du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, cette manifestation a été marquée par la présence de plus de 350 participants. Ces journées d'étude sont axées sur l'économie de la santé en Algérie et son importance. «La santé n'a pas de prix mais elle a un coût, l'économie de la santé c'est faire la jonction entre l'efficacité du traitement et son coût», a affirmé Farid Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie, lors de l'inauguration de la manifestation, en rappelant que l'économie de santé est de savoir gérer son argent pour rentabiliser au maximum ce qui existe en garantissant des traitements efficaces pour le patient. Des séances de travail avec la participation d'experts nationaux et internationaux ont eu lieu. Le premier volet des travaux a porté sur les médicaments, «un chapitre multiplié par 86% en six ans». Dans ce cadre, Yacine Louz, membre de la SAP a mis l'accent sur la nécessité d'avoir une gestion rationnelle du secteur. «Plus de 8 000 pharmacies existent actuellement en Algérie, ce qui rend la tâche de les suivre très difficile. Il faut rationaliser les dépenses de santé en s'appuyant sur l'économie de santé pour éviter le gaspillage». L'orateur a invité les experts présents à ce rendez-vous à créer des modules de consensus entre les médecins et les pharmaciens. M. Benhamdine a déclaré que l'importation des produits pharmaceutiques aurait atteint «les deux milliards d'euros en 2010, mais en raison de la mauvaise gestion, cela a conduit au «problème de la pénurie en médicaments que connaît actuellement le pays». Tout en rassurant que jusqu'à 245 produits sont disponibles à tout moment. Le deuxième volet s'est porté sur la distribution qui fait partie de l'économie de la santé. Pour le président de la SAP, afin d'obtenir une bonne évaluation des besoins de santé, notamment dans les hôpitaux où il existe des pathologies lourdes, «un comité du médicament a été installé à cet effet, présidé par un pharmacien, comptant parmi ses membres tous les concernés par le domaine du traitement du patient, ce qui pourra nous aider à avoir une bonne programmation». Cela peut contribuer, selon les spécialistes, à réaliser d'énormes économies à l'Algérie. «Il faut que le dossier médical puisse suivre le malade dans le cas où il est transféré à un autre établissement ou région.» D'ailleurs, la bonne distribution par la traçabilité des médicaments, autrement dit l'enregistrement du médicament, se fait au niveau du ministère de la Santé, ce qui permettra de suivre et évaluer un médicament «non seulement sur ce qu'il rapporte pour la santé mais aussi sur son coût». Le troisième volet a insisté sur la problématique de la formation du pharmacien, qui termine son cursus avec un diplôme global, alors que la formation complémentaire est obligatoire pour relever les défis de demain. En ce sens, les participants à ce débat ont proposé d'avoir, avec l'accord des étudiants en pharmacie, une sixième année d'études de spécialité, cela de manière à ce que l'étudiant en sixième année puisse décider s'il fait carrière dans le secteur hospitalier, l'industrie pharmaceutique, en officine, ou dans l'administration. «Il faut aussi, qu'il y est une base qui leur permette d'investir le marché du travail et surtout intervenir dans l'économie de santé», précise le président de la SAP. Karima Hasnaoui