Le brillant interprète de châabi Abdelkader Chaou vient de sortir un précieux coffret du patrimoine musical algérois. Dédié au madih eddini et édité par le ministère de la Culture, il comporte 10 CD audio qui viennent enrichir le patrimoine algérois. Il est disponible depuis trois mois, précise Abdelkader Chaou à La Nouvelle République. Ce chanteur nous confie que cette collection, dédiée à la musique châabi, est spécialement destinée aux ambassades et aux ministères. «Mon nouvel coffret est un métissage entre la qacidas et el-houwaza, et comprend de très belles chansons de madih eddini», nous a-t-il confié, ajoutant que «le coffret comprend 10 CD et chacun d'eux contient 3 à 4 qacidas. J'ai repris dans ces chansons la forme musicale bit wa siah.» L'artiste a prévu une tournée artistique à Tlemcen, Oran, Sidi Bel-Abbès et Aïn Témouchent, comme il a prévu une tournée à Toulouse et Montpellier pour animer différents galas. S'agissant de l'avenir de la chanson chaâbi, M. Chaou a estimé que le châabi reste une référence pour les jeunes chanteurs amateurs du genre, suscitant de plus en plus l'engouement et l'intérêt des jeunes talents. Il mettra l'accent sur l'intérêt que porte le Festival national de la chanson châabi au perfectionnement de ces jeunes qui s'investissent de plus en plus nombreux dans ce chant. «La relève dans le châabi existe, mais il faut que les jeunes prennent le relais des grands maîtres du châabi. Il faut prendre, aussi, en charge ces jeunes pour qu'il puissent perpétuer ce patrimoine immatériel», a-t-il dit, ajoutant : «Il est impérieux que ces jeunes amateurs donnent un nouveau souffle à l'interprétation de châabi.» Il a tout de même souligné que le châabi est un patrimoine qui a toujours gardé ses origines. «Le châabi est un véritable trésor de notre patrimoine culturel algérien, il faut préserver ce genre musical, il fait partie de notre culture», a-t-il assuré. Rappelons que Abdelkader Chaou, brillant interprète de chaâbi, est né le 10 novembre 1941 à Bab Jdid, à La Casbah d'Alger ; il fit ses débuts à Radio-Crochet, une émission de Djillali Haddad, encouragé par ses amis et ses proches. Il s'inscrit au Conservatoire d'Alger, dirigé à l'époque par Hadj M'hamed El-Anka. Après ce passage, Chaou enregistre sa première chanson Ya dhou ayani, à Radio Alger dirigée par Mustapha Kechkoul. Grâce à l'école Mahboub Bati dont il a été un élève émérite, il fait une percée fulgurante dans les années 70. En 1966, Abdelkader Chaou fit son premier enregistrement à la Radio et deux années plus tard, il entre au TNA, avec Lamari, comme salarié, participant, entre autres, à un gala donné à Shiraz (Iran), mais très vite il se retira de cette institution. En 1970, deux chansonnettes, Ghazali Goudami et Lilah wan cheftou koudami constitueront son premier disque, et le grand succès viendra en 1973 avec Djah rebi ya djirani qui le fait connaître du grand public. Par la suite, c'est la célébrité avec Mazal khatmi, Ya laâdra win moualik et Meriem Meriem. Mehdi Isikioune