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Entre malouf et chaâbi kabyle, son coeur balance
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Il est d'un abord discret, chemise hawaïenne bleu azur, lunettes un peu intello bien mises sur le nez, beau gosse, séduisant. La mandole facile et la note cristalline, Idir Ath El-Hadj est de ces artistes peu célèbres, pourtant très connu sur la scène musicale algérienne par une délicieuse interprétation des grands standards kabyles chaâbis.
Le grand Idir est né un 1er octobre de la fin des années 1960 près d'Alger, plus exactement à Baraki. Il déclare très tôt aimer la chanson populaire traditionnelle. C'est une amitié avec Ameur Meziane et Redouane El Tani qui le révélera dans ses passions artistiques. Le jeune artiste en devenir se fait les dents ou les gammes sur le chanteur Boualem Zaoui issu du crû de Baraki. Quelques années plus tard, Idir Ath El Hadj se mettra à écouter d'une oreille sérieuse les notes subtiles et majestueuses d'El Anka, Amar Ezzahi et du distingué Amar El Achab. L'artiste voue une admiration sans bornes pour H'sissen, disparu en 1959, à qui il rend hommage dans sa première cassette sortie en 1992 intitulée Atir El Qefs, une très belle chanson reprise par tous les grands de la chanson kabyle. Idir Ath El Hadj est de la génération post-indépendance qui a fait ses classes musicales dans une profusion de lyrisme et de goût des belles paroles, entre son évocation des grands disparus comme le défunt Abdellah Guettaf, qu'il cite comme étant l'un des derniers Mohicans de la chanson châabie, et ses multiples goûts et influences. Cet interprète d'une musique grandement originale nous laisse une impression de génie musical dans ses phrasés en quart de ton qui plongent les mélomanes dans une grâce diffuse. Avec son dernier opus, Idir prouve que sa réputation d'excellent artiste n'est pas usurpée en reprenant le patrimoine algérien. Dans Cheikh etalev, la note de malouf est omniprésente dans les istikhbar qu'il réalise à merveille, Idir Ath El Hadj nous propose à l'écoute quelques merveilles du chant kabyle décliné sur un mode d'un rare lyrisme. Six morceaux de choix sont proposés au public. D'abord Cheikh etalev, une chanson éponyme du titre de l'album produit chez Izem Prod. Il y a aussi une délicate pièce musicale sur Thenayi qui enchaîne ensuite sur une musique entraînante qui nous fait rappeler les bonnes vieilles années 1970 quand le monde allait bien. Sur le quatrième morceau, ce cheikh particulier, qui adore se mouvoir sur plusieurs vagues artistiques, laisse la part belle à une très bonne interprétation de Naker lahcen, une juste appréciation de l'ingratitude ambiante. Et puis, juste avant le final, Idir se laisse tenter par une très belle version de Zehriw yemouth où il commence d'une manière poignante son phrasé célèbre Yemma, yemma. Un hommage à Alaoua Zerrouki qui a laissé de nombreux autres souvenirs musicaux. Ath El Hadj, dans sa quête de style absolument qualitatif, finit son album par une poésie chantée, Awid amendil, pas mal du tout. Au-delà de sa discrétion apparente, ce chanteur, arrangeur et musicien émérite, sème le plaisir autour de lui avec, en sa compagnie, le maestro Mokhtari au violon et Sid Ali Zaghdoud au banjo, le tout agrémenté des touches veloutées de Youcef Saôudi au ney, R. Oukrine aux percussions et Saâd Kezim à la guitare. Tout ce beau monde se trouve mixé et arrangé par le claviériste et arrangeur S. Amirouche. Voilà une bien belle aventure à suivre sur les pistes de la musique kabyle déclinée à la sauce malouf pour une sensationnelle synthèse musicale qui nous fait un peu oublier les monopoles de la nouvelle fusion gnawie et autres avatars artificiels des musiques dites actuelles. Idir Ath El Hadj a réussi par la force de son talent et d'un travail sans relâche de recherche à se faire un style unique dans la musique chaâbie, il perpétue ainsi une tradition riche en images et en poésie, ce qui nous fera évidemment le plus grand plaisir surtout dans cet hommage dédié aux maîtres de la chanson kabyle et aux sacrifices consentis par eux afin de préserver cet art authentique aux valeurs immenses culturelles. Voilà un album qui nous laisse sur notre faim par la rapidité lancinante dans laquelle il court sur les pistes, mais il est à écouter de toute urgence pour l'immense qualité de musique et de voix de son interprète principal.

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