Les pères de famille pensent déjà à la fête de l'Aïd et à la rentrée scolaire. M. K. S., père de quatre enfants, nous dira : «C'est infernal, les prix ont dépassé les limites. Regardez une petite robe pour une fille de huit ans coûte 3 000 DA ! » D'autres familles plus avisées envahissent le marché informel de la friperie. «J'ai déniché de bonnes occasions et avec moins de frais, je suis arrivé à contenter mes enfants.» Un autre commerce qui prend de l'ampleur : «A travers tous les quartiers de la ville, devant des étals de fortune et des barbecues, les marchands de grillades reçoivent beaucoup de clients. On ne soucie même pas de la qualité des aliments, ni du risque d'intoxication alimentaire. «Je reçois beaucoup de monde et vers une heure du matin, toute la marchandise est vendue ! », nous dira un jeune vendeur. Cependant, ce commerce n'est pas du goût des habitants du quartier qui ne peuvent plus supporter le bruit et la fumée qui pénètre jusque dans leurs maisons. La viande est ainsi exposée à l'air libre sans mesures d'hygiène. «Au moment du f'tour, je ne mange presque rien à cause de la chaleur, mais je me rattrape en achetant des merguez qui coûtent moins chers», nous dira un jeune qui avait demandé à cinq brochettes de merguez. En attendant, on se bouscule toujours devant ces commerces qui dégagent des odeurs enivrantes.