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Des centaines de projets en souffrance
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 10 - 2011

Même si, selon les promoteurs immobiliers et les chefs d'entreprise du bâtiment, le marché de l'immobilier se porte bien en Algérie, il n'en est pas de même dans la construction. Les rapports d'évaluation établis dans la majorité des régions du pays laissent apparaître que des centaines de projets sont en souffrance, voire à l'abandon.
Particulièrement ceux entrant dans le cadre des programmes quinquennaux 2005/2009 et 2010/2014 lancés par le Président de la République et portant sur la réalisation de plus de 2 millions de logements. Selon les statistiques établies par le ministère de l'Habitat, 1.520.845 logements sociaux participatifs, sociaux aidés, sociaux locatifs, ruraux, promotionnels ont été attribués de 1999 au 31 décembre 2008. La réalisation de 1.730.765 autres a été lancée durant cette même période. Ainsi, après avoir connu une chute durant les années 1990, le parc national du logement a augmenté dès 2000. Peut-on parler pour autant de reprise au lendemain de la décision présidentielle de réaliser annuellement 200.000 logements ? Pour de nombreux animateurs du secteur de l'habitat et de la construction, le résultat aurait été plus conséquent si le cocktail explosif que forment la bureaucratie, la spéculation et la corruption n'avait pas servi de frein. C'est pourquoi, en privé, les promoteurs immobiliers ne croient pas à l'interprétation triomphaliste des chiffres que, appréhension des représailles oblige, ils ne contredisent d'ailleurs jamais ouvertement. Pour l'heure, il est question d'une industrie du bâtiment où l'appareil statistique fondé sur les opérations d'attribution de logements tous segments confondus est l'un des plus fiables. Sur le terrain, l'inventaire des contraintes multiformes se fait quotidiennement, y compris par les sociétés étrangères sollicitées à l'effet de compenser le déficit des constructeurs algériens. Au fil des projets, la réalité a montré toute la limite des textes réglementaires régissant la promotion immobilière. Elle est reflétée par la déclaration d'un des promoteurs nationaux qui, saisissant l'opportunité d'un séminaire national sur la question, a affirmé en présence du premier responsable du secteur : « … le promoteur est appelé à investir son argent dans la réalisation d'un produit pour lequel il n'est pas sûr de trouver acquéreur. De plus, avant même d'entamer la réalisation d'un projet quelconque, il doit effectuer un véritable parcours du combattant, à côté duquel la course d'obstacles est une véritable promenade de santé, tant chaque étape à franchir évoque le purgatoire… ». Cette affirmation fait l'unanimité, y compris auprès des chefs d'entreprises chinoises, principaux partenaires du ministère de l'Habitat. A ce parcours, s'ajoutent d'autres contraintes pratiques pour beaucoup dans l'arrêt de centaines de chantiers de construction de logements à travers le pays. Directeur général de la société mixte de réalisation et de promotion immobilière la Méditerranéenne du Bâtiment (Meditbat SPA), M. Belhadj en a livré les plus importantes : l'insuffisance de bureaux d'études performants et d'effectifs (architectes, ingénieurs, techniciens) compétents, l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée, d'entreprises de réalisation réellement structurées et dotées de moyens humains, matériels et financiers conséquents, ainsi que la pénurie chronique des matériaux de construction. S'ajoutent la contrainte du foncier et du financement, aggravée par la bureaucratie pratiquée à différents niveaux des institutions de l'Etat. La wilaya pour le foncier et les banques pour le financement s'imposent comme étant de solides obstacles. Ces deux institutions sont à l'origine de la mise en veilleuse, du gel ou d'importants retards dans le lancement des travaux de plusieurs importants projets. L'on cite pour l'exemple celui des 952 logements à El Bouni (Annaba). Ce dossier a défrayé la chronique nationale durant plus de deux années. Confié à la société par actions mixte Meditbat créée à cette fin, ce projet a souffert dans les tiroirs de ses initiateurs durant deux années. Mal informé par ceux intéressés par le bakchich, le wali de l'époque avait émis son veto alors que la société disposait de tous les documents attestant de la propriété du terrain d'assiette. Le même veto d'une de nos institutions financières avait ponctué le dossier de demande de financement du projet. La même situation est vécue à ce jour par différentes entreprises publiques ou privées à travers toutes les régions du pays. C'est dire que si 700 000 logements ont pu être réalisés et réceptionnés dans le cadre du programme quinquennal 2005/2009, il n'en sera certainement pas de même pour le 2e quinquennal. Celui-ci peine à avancer malgré les gros investissements consentis par l'Etat. Le constructeur chinois que l'on croyait inusable s'est essoufflé tant et si bien qu'il a fait appel à des sous-traitants venus avec un matériel et une main-d'œuvre qualifiée de Chine. Dans un contexte plus que difficile caractérisé par des pénuries chroniques de matériaux de construction et l'indisponibilité chronique d'une main-d'œuvre qualifiée locale, les statistiques de réalisation pour ce quinquennal sont décevantes. Les créations d'emploi marquent le pas dans ce secteur stratégique. La récente signature avec les Chinois d'un contrat pour la formation aux métiers du bâtiment est une démarche pertinente pour peu que les jeunes Algériens auxquels cette formation est destinée, s'y intéressent. Mais il faudrait plus pour renforcer le secteur de la construction, fragilisé par les incertitudes auxquelles sont confrontées les entreprises de réalisation. Aujourd'hui, alors que l'on est à mi-chemin des délais fixés pour la concrétisation du 2e quinquennal, le scepticisme des promoteurs et des chefs d'entreprise du bâtiment est clairement affiché. Il l'est de par la persistance des mêmes contraintes aggravées par des bureaux d'études à la compétence qui reste à prouver et une main d'œuvre locale pratiquement inexistante. Ce scepticisme est reflété dans une autre déclaration du directeur général de Méditbat : «L'insuffisance de ces éléments constitue un handicap de taille pour l'entreprise algérienne déjà affaiblie sur les plans de la performance et de la compétitivité. En effet, si des satisfactions ont été obtenues dans un environnement jadis plus favorable, soutenu matériellement par l'Etat, il n'en est pas de même aujourd'hui, surtout s'il s'agit d'une entreprise naissante, qui pourrait connaître les pires difficultés dans un marché encore débridé, d'autant plus que les règles du jeu, dans une économie réformée et libéralisée, ne sont pas encore assimilées et convenablement organisées ». Ce qui ne semble pas être l'avis de M. Yazid Tiar, directeur du Logement et des équipements publics à Annaba. Il a été la cheville ouvrière de l'organisation de la Journée arabe et maghrébine lundi dernier, au Théâtre Azzedine-Medjoubi de la même wilaya. Les maquettes de différents projets de réalisation de logements achevés, en cours ou en voie d'être lancés, font état de 44 674 logements en RHP, rural et LSP pour le quinquennal 2010/2014. Les grincements de dents de nombreux chefs d'entreprise de réalisation entendus à travers différentes régions du pays à l'occasion des visites ministérielles dénotent un malaise profond dans les relations maîtres d'œuvre-maîtres de l'ouvrage.

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