A l'appel des Frères musulmans et autres organisations, telles que les salafistes», des milliers de manifestants ont pris d'assaut la place Tahrir au Caire. Les manifestants ont commencé à se rassembler à l'aube du vendredi demandant aux conseil militaire de transférer immédiatement le pouvoir au civil. Les islamistes rejettent également un projet de charte constitutionnelle proposé par les autorités, estimant que cette prérogative revient au futur parlement pour lequel des élections doivent débuter le 28 novembre. En effet, la manifestation a regroupé des partis islamistes mais aussi libéraux et de gauche ainsi que des mouvements pro-démocratie à l'origine de la révolte de janvier/février. L'appel à manifester a été lancé mercredi par la confrérie des Frères musulmans, après la décision du gouvernement, qui gère le pays sous la tutelle de l'armée, de poursuivre son projet de rédaction d'une «déclaration de principes fondamentaux de la Constitution». Réclamée à l'origine par les groupes libéraux et laïcs, cette charte risque de limiter la marge de manœuvre de la commission qui sera chargée de rédiger la prochaine Constitution. Les membres de cette commission doivent être choisis par le prochain parlement, où les islamistes, force d'opposition la plus structurée dans le pays, espèrent siéger en force. Le projet du gouvernement est d'autant plus critiqué qu'il contient des clauses retirant au parlement le contrôle du budget de l'armée et laissant aux militaires le dernier mot sur les lois les concernant. Par ailleurs, 30 personnes au moins ont été blessées au cours d'affrontement mettant aux prises des coptes et des habitants musulmans près de la place Tahrir. Selon des témoignages, les coptes défilaient dans la banlieue nord de Choubra vers la place Tahrir, avant que des heurts n'éclatent. Les riverains du quartier de Boulak ont attaqué les coptes se rendant à la place Tahrir en leur jetant des pierres et plusieurs objets tranchants, ont ajouté les mêmes témoins. Une autre attaque s'est produite lorsque les manifestants se sont regroupés à Choubra où protestataires et riverains se sont alors affrontés à coups de pierres, de verre et de cocktails Molotov.