L'indignation du père de Mohamed Merah reprochant lors d'une interview retransmise par les médias ce mardi 27 mars 2012 a été interprétée comme une indécence par le conseiller présidentiel de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. La réaction du père voulant déposer plainte contre la France est motivée par ce qu'il estime être une grave bavure, étant donné que l'assaut donné par le RAID aurait pu épargner la vie à son enfant. Le père, voulant en référer à la justice pour qu'elle apporte plus d'éclaircissements aux zones d'ombre entourant cette hideuse affaire, s'est fait matraquer par les chefs de file des partis de droite comme de gauche, à l'exception des partis communistes et d'extrême gauche. Des mots comme «monstre», «tueur au scooter» ou «en série» sont revenus souvent dans les déclarations des personnalités politiques françaises. Me ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a conseillé au père de Merah de «se taire», qualifiant son fils de «monstre». Jugeant les propos «odieux, indécents», le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a tenu à rappeler à cet homme que «son fils a tué de sang-froid sept personnes, dont trois enfants exécutés à bout portant, en les pourchassant dans une cour d'école». Dans sa déclaration à l'Afp, le papa de M. Merah a annoncé que le corps sera inhumé en Algérie, peut-être en raison du refus des autorités françaises d'en faire un martyr en lui érigeant une tombe en France. Quant à Sarko reprenant sa campagne électorale, il a déclaré : «Je veux rappeler à cet homme que son fils avait filmé ses crimes et pris le soin diabolique de faire parvenir ses images ignobles à une chaîne de télévision», qui serait Al Jazzera. La chaîne qatarie a fait une déclaration affirmant qu'elle ne diffuserait pas les images des tueries qui lui sont parvenues. Nicolas Sarkozy a, par ailleurs, demandé aux chaînes de télévision qui auraient récupéré les images des meurtres «de ne les diffuser sous aucun prétexte, par respect pour les victimes et par respect pour la République». Henri Guaino sur France Culture s'insurge avec force contre ceux qui pensent que la société française serait responsable de la dérive sanglante du jeune tueur. «Chercher à expliquer par la responsabilité de la société, un geste pareil est pour moi le comble de l'indécence», a-t-il lancé. «C'est l'idéologie d'une certaine gauche. Le criminel n'est jamais responsable de ses actes. Il n'est jamais responsable de rien. Ce sont tous les autres qui sont responsables», a poursuivi Henri Guaino. «Un monstre n'est pas un symptôme de l'état de la société. Un monstre est un monstre. Il n'y a pas une explication sociale possible à un crime pareil», a-t-il conclu. Puisque la droite et les socialistes le disent, il ne nous reste plus qu'à croire sur parole les officiels des deux camps. L'opinion publique n'a pas le droit de voir des films pris dans le vif de l'action ; l'horreur du «monstre» au scooter pourrait bien nous traumatiser à vie…