L'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross, a indiqué que le statu quo qui prévaut actuellement au Sahara est très dangereux contrairement à ce que pensent certaines partieS qui parlent de stabilité. «Cet état de fait pourrait faire reprendre la violence dans la région», a-t-il ajouté. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, a affirmé lundi à Madrid que le statu quo relatif au statut final du Sahara Occidental était «insoutenable» et «dangereux», rapporte l'ONU. M. Ross a fait cette déclaration dans la capitale espagnole à l'issue de son entretien avec le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, et ce, dans le cadre de sa tournée en Afrique du Nord et en Europe entamée le 27 octobre pour se poursuivre jusqu'au 15 novembre. Il devra également se rendre, par la suite, à Paris (France), Londres (Grande-Bretagne), Moscou (Russie) et à Washington (Etats-Unis) où il abordera la question sahraouie avec des responsables de ces quatre pays qui sont membres permanents du Conseil de sécurité, «afin de mobiliser le soutien de la communauté internationale» sur le dossier du Sahara Occidental, a fait savoir l'ONU. A ce propos, M. Ross a aussi déclaré à Madrid que «le conflit sur le statut final du Sahara Occidental dure depuis 37 ans, donc depuis bien trop longtemps». Pour l'envoyé personnel du chef de l'ONU, «s'il est tentant pour certains d'affirmer qu'il est trop risqué de relancer les efforts de paix et que le statu quo garantit au moins la stabilité, je suis convaincu que cela serait une grave erreur de calcul». M. Ross a, en outre, prévenu que «si la situation est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences tragiques pour le peuple sahraoui». «Le conflit doit être résolu et cela est possible s'il existe une volonté réelle d'engager le dialogue», a-t-il poursuivi, en exhortant «toutes les parties prenantes à s'engager au plus vite dans des négociations sérieuses». Dans ce sens, il a demandé aux membres de la communauté internationale, qui exercent une influence dans la région, de soutenir ces efforts. Dans le cadre de cette mission que lui a confiée le secrétaire général de l'ONU, M. Ross s'est rendu, la semaine dernière, au Sahara Occidental, qui est sa première visite depuis sa nomination en janvier 2009 en qualité d'envoyé personnel de Ban Ki-moon, et au Maroc, ainsi qu'en Algérie et en Mauritanie. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU avait alors déclaré que ses entretiens avec le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et avec la société civile sahraouie ont été d'un «grand apport pour la recherche d'une solution politique garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» M. Ross s'est également rendu aux camps des réfugiés sahraouis près de Tindouf, avant d'effectuer une visite à Alger où il avait été reçu notamment par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. A Alger, M. Ross a déclaré qu'il œuvrait, depuis sa désignation en tant qu'envoyé spécial, à «faciliter» les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario avec l'aide des deux pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, et le soutien de la communauté internationale «en vue d'aboutir à un règlement politique, juste et acceptable par les deux parties (le Maroc et le Front Polisario) à même de garantir le droit du peuple sahraoui à son autodétermination». Dès son retour à New York, M. Ross informera le secrétaire général de l'ONU des résultats de sa tournée dans la région avant de présenter son rapport sur la question du Sahara Occidental, dernière colonie en Afrique, devant le Conseil de sécurité à la fin novembre. De son côté, l'assemblée générale de l'ONU votera prochainement la résolution adoptée en octobre dernier par la 4e commission de l'ONU chargée des questions de décolonisation, qui avait réaffirmé «le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental», tout en louant les efforts déployés par le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel, M. Christopher Ross.