Les citoyens étaient peu nombreux hier à se rendre aux urnes pour élire leurs représentants au sein des Assemblées populaires communales et de wilaya. Le désintérêt des électeurs s'est bien fait sentir dans les bureaux de vote de la capitale. Le double rendez-vous pour ces élections locales n'a pas réussi à motiver les habitants de plusieurs communes pour accomplir leur «devoir». Un tour dans quelques communes d'Alger a suffi pour confirmer cette tendance. Au niveau de la commune de Douéra, où une dizaine de bureaux de suffrage ont été mis à la dispositions des 499 personnes inscrites, seulement une centaine ont fait le déplacement. L'école primaire de Ramdania a enregistré à l'heure de fermeture quelques 160 personnes ayant voté alors que dans les autres bureaux le chiffre varie entre 50 et 40 votes effectués. Dans les villages de cette circonscription, à l'instar de ceux de Hadj Yaâkoub, Tkakna et Ouled Mendel, le scénario était le même : des centres désertes et des urnes bien vides. Selon Fouad, membre de la cellule d'un des bureaux, «toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce rendez-vous une réussite, malheureusement très peu de personnes ont fait le déplacement». Les raisons de ce désintérêt sont, pour certains, l'absence de programme, comme nous l'a confié un retraité rencontré à proximité. alors que pour d'autres la «crédibilité» des candidats est la principale cause. «Ils veulent qu'on leur donne nos voix alors qu'ils sont connus dans le quartier pour leurs manigances, l'abstention est donc mon choix», soutient le jeune Salim. Pour les habitants de Bouzaréah, l'heure n'était pas au vote, les gens ont préféré rester chez eux. Au lycée Abd Al Moumen, aménagé en bureau de suffrage, le taux de participation est très faible, seulement une cinquantaine de citoyens ayant fait le déplacement pour voter. Autre fait marquant de cette journée de vote, les pressions exercées sur les citoyens. Ces derniers ont systématiquement été interpellés devant les centres de vote par des militants des partis pour les «éclairer» dans leur choix. D'après plusieurs témoignages recueillis sur les lieux, des militants, voire des membres de cellule, auraient délibérément influencé les électeurs en faveur de certains partis, une pratique bien douteuse qui favorise la fraude. On peut donc dire que ce rendez-vous du 29 novembre risque d'être l'un des scrutin les plus ignorés par la population algérienne.