Le genre musical «aroubi», très prisé à Alger et à Blida a été du 24 au 31 décembre l'activité principale culturelle à travers la seconde édition du festival national organisé à Blida. La cérémonie d'ouverture a eu lieu lundi en début de soirée en présence du wali de la wilaya, Mohamed Ouchen et de Mourad Bouteflika représentant la ministre de la Culture et d'autres personnalités locales. C'est en présence d'une salle comble que la cérémonie d'ouverture a eu lieu laissant présager que cette manifestation très appréciée, attirera tout au long de la semaine plusieurs familles car l'exemple de la cérémonie d'ouverture est édifiant. A propos de la chanson «aroubie», les historiens estiment que pour se démarquer de la çan'â, ce genre a été créé entre XVIIème et le XIXème siècle à Alger. Alors qu'il puise dans les mouvements rythmiques et dans les modes musicaux de la chanson aroubi avec plus ou moins quelques variantes, ce chant reste apparenté au hawzi tlemcénien de par son paradigme textuel et musical. Selon des chercheurs, la fonction linguistique de ce genre musical, intervient de façon perceptible pour véhiculer un message qui paraît a priori idyllique mais qu'elle porte en réalité la symbolique mystique des Soufis. Ses poètes sont issus des terroirs d'Alger, de Blida et de Miliana et sont parfois même des hommes de religion à l'image des muftis Mostefa Ben Kbabti, Mohamed Benchahed et Benyoucef El-Djazaïri. Cette édition est dédiée à la mémoire du maître de la chanson aroubi «Mahieddine-Hadj Mahfoudh» né à Blida le 15 mars 1903. De l'avis d'un des fils du défunt, celui-ci ayant appris la langue arabe lui a valu beaucoup de facilités dans l'apprentissage des poèmes qu'il a interprétés durant sa carrière. Hadj Mahfoud demeure associé éternellement à quelques chansons très célèbres de son répertoire telles que : «Sélef mekmoulète el bha», «ya hmama noussik», consacrées à l'équipe de football l'USMB, et bien sûr «ya chemaa», qui l'a propulsé à la célébrité. Après plusieurs passages à la Radio d'Alger, le maître Hadj Mahfoud a eu l'honneur de représenter la musique algérienne à Fes (Maroc) en 1939, et au Festival de la musique classique de Carthage (Tunisie) en 1947. En 1953, il se marie avec l'artiste peintre, Baya, de son vrai nom Fatma Haddad. Il décède le 22 juillet 1979. Ainsi, durant une semaine, la ville de Blida est la capitale de la chanson aroubie et les associations ainsi que les chanteurs professionnels qui sont venus des différentes wilayas du pays ont eu l'occasion d'échanger leurs idées et expériences dans ce domaine culturel.