Un an après le putsch militaire du général Sanogo, en mars dernier, contre un président dont son mandat arrivait à terme suivi par la prise du contrôle du Nord malien par les groupes terroristes et en janvier dernier par l'intervention militaire française au Mali, l'envoi d'une force onusienne est au menu. Avec le renversement du régime libyen suite à l'intervention de l'Otan et le déferlement et la circulation des armes, au cours de la crise libyenne, les évènements se sont précipités au Mali, pays frontalier à la Libye, s'acheminant à une situation de crise politico institutionnelle et sécuritaire au nord malien. Le putsch, orchestré le 22 mars de l'année dernière par le capitaine Amadou Sanogo, qui a reçu sa formation militaire aux Etats-Unis, a été une des donnes déterminantes dans l'avènement de la crise au Mali. Un soulèvement qui a été opéré contre Amadou Touré, dont son mandat à la tête de la présidence malienne arrivait à terme alors quet le pays était sur la voie de la tenue des élections. Par ailleurs, les groupes terroristes activant dans la région du Sahel, ayant été bien servis en armes par leur abondance en Libye, un marché d'armes à ciel ouvert effectué avec le MNLA, se sont manifestés dans leur contrôle du Nord Mali, simultanément après le coup d'Etat de Sanogo. Ces donnes ont rythmé la nature du traitement de la crise malienne, qu'il s'agisse en premier lieu des maliens, des membres de la Cédéao, des pays voisins du mali, de l'Union africaine, de l'ONU et des pays occidentaux. La résolution onusienne temporisant l'intervention militaire des membres de la Cédéao, les invitant à élaborer un plan bien défins, pour le déploiement de la force militaire des pays de la Cédéao au Mali et le soutien de la voie du dialogue politique inter-malien pour la sortie de crise, les évènements se sont précipités. Du putsch à l'avancée des terroristes sur Konna Dix mois après le putsch de Sanogo et le contrôle par les groupes terroristes et le MNLA du Nord-Mali, l'opération faisant état de l'avancée et d'attaque de terroristes vers le Sud malien, à savoir la ville de Konna, déclenche un autre processus dans la crise malienne. Devant la menace surmédiatisée de l'avancée des terroristes précitée, Bamako sollicite l'aide de Paris qui répond sur le coup par l'opération «Serval». Ainsi, le 11 janvier dernier, la France engage ses troupes militaires au Mali, en l'absence d'une résolution de l'ONU. Le Mali entame, depuis hier, vendredi, sa deuxième année de crise déclenchée par le putsch du capitaine Sanogo, le 22 mars 2012 et la guerre au Mali s'apprête le 11 avril prochain, à entrer dans son troisième mois, sur fond de la perspective de l'envoi d'une force onusienne. Ceci au moment où il est question notamment de l'éventuelle tenue d'élections au Mali, début juillet prochain. Cet état de fait a suscité des réactions et des craintes exprimées par des Maliens, et voire même des observateurs au fait de la scène malienne sur les risques de ne pas pouvoir tenir ces élections dans l'ensemble du pays au vu de la situation qui prévaut au Nord Malie. Ce qui n'est pas fortuit au vu de l'absence effective à ce jour, de donnes significatives relatives à tout dialogue politique inter-malien conditionné par l'unité et l'intégrité territorial du Mali, dont le MNLA, en misant sur le soutien de Paris qui œuvre à promouvoir son approche politique traditionnelle s'agissant du Nord Mali. Selon des leçons tirées par les nouvelles guerres, en Afghanisatan, l'Irak et plus récemment la Libye, ces guerres n'ont pas été pour mettre en place des Etats forts et voire démocratique, elles ont été et sont à l'origine des voies en faveur du séparatisme et l'éclatement des Etats-Nations. A ces guerres menées par les Occidentaux dans le but de venir à bout des terroristes en Afghanistan et en Irak, ces derniers n'ont pas pu venir à bout des terroristes, mais ont accentué, voire légitimé les plus radicaux d'entre eux. Ce qui, pour le cas de la crise en Syrie, le soutien occidental, notamment Paris à l'opposition armée comptant dans ses rangs des groupes terroristes-djihadistes, dont une grande partie est composée de radicaux étrangers œuvre à les approvisionner en armes. Politique de deux poids deux mesures illustrant amplement qu'au-delà de la lutte contre le terrorisme, il est fondamentalement question de visées d'intérêts économiques et de portées politico-géostratégique. Le Mali et les enjeux géostratégiques Le Mali est depuis le 22 mars dernier, au centre de ces enjeux via la crise qui la secouait depuis le putsch et le traitement par les Occidentaux, notamment Paris sur la question du terrorisme dans ce pays. La crise économico-financière secouant de plein fouet l'Occident accélérant le cours des rapports mondiaux, se manifeste à divers niveaux et région du monde, particulièrement en Afrique, notamment via la crise et la guerre prévalant au Mali. Ne dit-on pas que l'action militaire constitue la pratique politique dans sa forme la plus violente ? Alors quels seront les gains éventuels de l'action militaire française à la faveur de son intervention militaire au Mali au cours du processus en cours et à venir ? Au final, quelles seront ses conséquences sur ses alliées de l'alliance atlantique (Otan) ? Des questions qui s'imposent d'elles mêmes au vu du poids de la crise économico-financière secouant les membres de l'Otan elle -même secouée par l'émergence des pays du Brics et la Chine qui est fortement présente sur le continent africain. C'est l'ensemble de ces donnes précitées qui mettent le Mali, en particulier, ainsi que l'ensemble de la région du Sahel face à des défis déterminants, voire une question de survie, au-delà de la lutte contre le terrorisme. La deuxième année que vient d'entamer la crise malienne et le troisième mois, le 11 avril prochain de la guerre dans ce pays et l'annonce par Paris du début de retrait de ses troupes fin avril, sont ponctués par la perspective de l'envoi d'une force onusienne au Mali. Une force, qui, pour Paris et les Occidentaux doit être constituée de soldats africains selon, leur approche politique promue dans le traitement de la crise au Mali. Ceci sur la base de leurs objectifs inavoués sur fond de la crise qui sévit au Mali dont le responsable en charge des la mise sur pied de l'armée malienne n'est autre que le capitaine Sanogo, ce qui n'est pas fortuit et qui a suscité nombre d'interrogations de la part des Maliens et des observateurs au fait de la scène malienne. La guerre au Mali, survenue dix moix après le putsch de Sanogo et l'accélération des évènements au Nord Mali puis la surmédiatisation de l'avancée et de l'attaque de terroristes de la ville de Konna, a ouvert la voie à l'intervention militaire française et Paris a décidé qu'elle soit une guerre sans images.