Qualifiant la situation malienne de «crise multidimensionnelle», M. Cheikh Omar Diara, conseiller personnel et spécial du président du parti politique, Rassemblement pour le Mali, a fait savoir, hier, à Alger que son pays est appelé à relever bon nombre de défis pour parvenir à la stabilité des institutions et la pérennité de la sécurité au Mali. Animant une conférence de presse, hier, au forum du quotidien Echâab, M. Cheikh Omar Diara a soutenu que les concertations entre les acteurs politiques maliens se feront après les élections présidentielles dans le pays. Pour notre interlocuteur, l'échéance électorale prévue juillet prochain au Mali risque fortement de ne pas se tenir pour de multiples raisons, entre autres, la saison des pluies, le mois de Ramadhan et d'autres évenements à l'instar du retour des réfugiés et des déplacés. Ainsi, après avoir évoqué courtement le processus historique de son pays notamment après son indépendance, M. Cheikh Omar Diara a relevé que depuis le putsch de 1968, son pays s'est inscrit sur la voie de la longue dérive». Ce qui pour notre interlocuteur a été à l'origine de l'aboutissement de la «situation chaotique» du pays. Le putsch du 22 mars 2012, et l'accélération des évènements au nord du Mali, orchestré par les groupes terroristes et le MNLA a plongé le pays dans une crise multidimensionnelle. L'opération «Serval» de l'armée française au Mali suite à la demande des autorités provisoires de Bamako et ce, en l'absence d'une résolution onusienne, compte à ce jour près de 4 000 soldats déployés. Sur son renouvellement prononcé lundi par les parlementaires français au moment où il est question de retrait de 500 soldats, notre interlocuteur a soutenu qu'il n'a aucune déclaration à ce propos. Pour M. Cheikh Omar Diara en informant sur la réalité qui prévaut sur le terrain notamment s'agissant des opérations militaires, «la France opère un black- out médiatique». Indiquant à ce propos que même «des médias français font état de ce blocus médiatique» sur cette guerre qui est menée au Mali. S'agissant de l'enveloppe financière consommée jusqu'à fin mars pour l'opération serval, il est à noter que certaines déclarations de responsables dont celui d'un ex-général de l'armée française sur un plateau d'une chaîne française a fait état de «200 millions d'euros dépensées jusqu'à fin mars. Par ailleurs, à une question posée à M. Omar Diara portant les conséquences de l'absence de l'armée malienne à Kidal, suite à la satisfaction par la France de la demande du MNLA à ce sujet, notre interlocuteur a été ferme dans sa réponse. «Il n'est pas acceptable par l'ensemble des Maliens que l'armée malienne soit absente à Kidal», a souligné M. Omar Diara en ajoutant que «le MNLA ne représente rien et a des positions erronées». Ce qui l'amène plus loin de rappeler pertinemment «que depuis quand on proclame l'indépendance d'un Etat à partir d'une chaîne de télévision étrangère, France 24 ?», a-t-il souligné. Le Mali qui vit une des situations les plus critiques dans son histoire après son indépendance et dont son basculement dans la crise multidimensionnelle précipité par la crise libyenne qui a débouché sur l'intervention de l'Otan, est au centre des ambitions. Troisième pays au monde de réserves en or pour ne citer que ces richesses, le Mali «est au centre des convoitises» qui, pour notre interlocuteur ne constituent aucun secret pour tout le monde». Les Occidentaux, dont la France qui sont secoués durement par la crise économico-financière sont bousculés par l'émergence de nouvelles puissances économiques. Des donnes qui ne sont pas et ne seront pas absentes tout au long du processus inter-malien visant le règlement de la crise dans ce pays loin des interférences notamment celles induites par les conséquences politiques de l'intervention française au Mali.