L'usine de Bordj Bou-Arréridj de Condor Electronics sera en mesure de produire dès la fin du mois de juillet prochain des panneaux photovoltaïques à des prix compétitifs. Dans cet entretien, le directeur des énergies renouvelables, Boualem Benhammada, nous explique la vision stratégique de l'entreprise. La Nouvelle République : Comment êtes-vous passés à la production des panneaux solaires ? Boualem Benhammada : Nous avons vu l'utilité et l'opportunité d'investir dans le domaine des énergies renouvelables et plus précisément l'énergie solaire parce que c'est un investissement prometteur et écologique au-delà du fait que notre pays est très ensoleillé. Nous sommes passés à la concrétisation du projet en 2011 où nous avons eu des contacts avec des Européens et des Asiatiques et à la fin, nous avons fait un choix sur la technologie à adopter. Après cette étape, nous sommes passés à la construction de l'usine à Bordj Bou Arréridj au mois de janvier 2012 et nous comptons faire les essais en charge et d'entamer la production en ce mois de juillet. Quelles sont les capacités de cette nouvelle unité ? La construction de l'usine a nécessité un budget de 950 millions de dinars. Elle est d'une capacité de 50 mégawatts/an en un cycle de fonctionnement de 2x8 et un effectif global de 200 personnes. Les produits que nous allons commercialiser sur le marché national sont des panneaux solaires photovoltaïques monocristallin et polycristallin. Ce sont deux types différents mais avec la même base de matière première qui est le silicium polycristallin. Sauf que le panneau monocristallin est plus purifié, avec un rendement plus important et qui par conséquent coûte un peu plus cher. Quant à la plage de produit ou l'énergie produite par ces panneaux, elle varie entre 70 et 280 watts par panneau. Qu'en est-il de la formation du personnel ? Nous avons prévu des cycles de formation pour nos employés. Nous avons formé nos ingénieurs en Asie parce que nous avons estimé que les Asiatiques sont meilleurs et plus fins. Et nous comptons aussi former nos techniciens et nos opérateurs au cours du lancement de la production. Mais en général, l'ensemble de nos employés aura un programme de formation sur le tas avant d'entamer la phase de production. Cette phase de production est prévue pour le mois en cours... Justement. Mais comme toute industrie, nous devons passer par trois étapes. La première, c'est les essais à vide. Nous testons les équipements à vide ; soit sans les matières premières pour voir si les équipements fonctionnent correctement ou non. La deuxième étape consiste en les essais en charge et elle peut durer de 15 jours à un mois. En cette étape, nous allons tester les équipements mais cette fois-ci avec les matières premières. Après ces deux premières étapes, nous pourrons enfin passer à la troisième qui est la montée en production. Donc, nous pouvons dire que la production et la commercialisation de nos panneaux photovoltaïques sont prévues pour la quatrième semaine du mois de juillet. Quelle serait votre stratégie de distribution ? Certes, Condor dispose d'environ 150 points de vente dans son réseau de distribution à travers l'Algérie mais les panneaux solaires restent une technologie nouvelle et à part. Nous comptons donc distribuer ces nouveaux produits à partir de l'usine dans un premier temps et nous allons voir par la suite, selon l'évolution de la demande du marché. Et du côté de la garantie ? Bien sûr le produit est garanti. Mais ce panneau solaire a une durée de vie de 25 ans ou plus et ne demande pas une réelle maintenance. Cependant, il commence à perdre de son efficacité à partir de la 5e jusqu'à la 7e année et c'est connu mondialement. La perte sera de 20% et le panneau continuera à fonctionner avec les 80% restants. L'un de vos objectifs est de vendre ces panneaux au simple citoyen. Comment comptez-vous procéder ? Effectivement. Dans la stratégie de notre entreprise, comme l'avait déclaré auparavant M. Benhammadi, PCA de Condor Electronics, nous voulons que le citoyen algérien puisse acquérir nos produits à un prix compétitif et avec la meilleure qualité. Nous veillerons à ce que nos produits soient très compétitifs dans le marché national. Pour votre information, nos produits seront certifiés selon CEI 61215 et c'est là l'enjeu. Il faut 6 mois de test au niveau du laboratoire accréditeur et nous sommes très optimistes parce que nous sommes sûrs de la qualité de notre produit. Il existe beaucoup d'importateurs de ces panneaux solaires dont la qualité varie mais nous, notre cheval de bataille est le rapport qualité/prix. Envisagez-vous de passer à l'exportation ? Une fois la certification CEI 61215 obtenue, nous pourrons vendre nos panneaux dans le monde entier. Mais, pour l'instant, nous focalisons sur le marché local.