Les sept Algériens détenus, depuis plusieurs années, dans la prison américaine de Guantanamo «n'ont commis aucun crime», a affirmé à Alger, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH). Considérant cette détention «étrange» et «arbitraire», Me Ksentini a rappelé que ces prisonniers algériens «ont été incarcérés sans jugement dans cette prison par les forces américaines». Me Ksentini a indiqué que la CNCPPDH «ne détient aucune information» concernant le transfert de deux prisonniers algériens de Guantanamo vers l'Algérie, comme cela a été rapporté par des médias. «Nous sommes en train d'établir des contacts avec des ONG américaines des droits de l'Homme pour le suivi de ce dossier», a-t-il relevé, précisant que ces ONG trouvent des difficultés pour se déplacer à Guantanamo, une prison qui se trouve à Cuba. Le président de la CNCPPDH a, en outre, regretté le fait que le président américain Barack Obama «n'ait pas respecté son engagement de fermer la prison de Guantanamo, comme il l'avait promis lors de sa campagne électorale». «La drogue, une arme utilisée contre l'Algérie» La drogue est devenue une arme utilisée contre l'Algérie, a affirmé hier, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini. «La drogue est devenue une arme qu'on utilise contre l'Algérie et il est du devoir de l'Etat algérien de se prémunir contre ce fléau à travers des décisions fermes pour protéger aussi bien sa population que son économie», a souligné Me Ksentini. Il a précisé que la CNCPPDH avait déjà «tiré la sonnette d'alarme, depuis plusieurs années, sur les dangers du fléau de la drogue qui porte atteinte à la santé publique». «Il ne se passe pas un jour sans que des dizaines de jeunes soient arrêtés pour consommation de drogue, au moment où des affaires liées à ce phénomène passent constamment devant les tribunaux», a-t-il relevé. Me Ksentini a, en outre, estimé que la drogue touche également l'économie du pays, puisqu'elle entre en Algérie «en contrepartie de produits alimentaires subventionnés par l'Etat». «Devant cette situation, il est du devoir de l'Etat algérien de se défendre en luttant contre ce phénomène avec fermeté», a-t-il insisté, précisant que la communauté internationale «sait pertinemment que le Maroc, voisin de l'Algérie, est un pays producteur et exportateur de la drogue». Il a exprimé son «étonnement» que «des voix s'élèvent pour réclamer la réouverture des frontières avec le Maroc, alors que le trafic de drogue bat son plein». «Dans ces conditions, nous ne pouvons pas ré-ouvrir nos frontières, dans la mesure où des tonnes de drogue continuent d'entrer en Algérie», a-t-il mentionné. Il a souligné l'«urgence» de lutter efficacement contre le fléau de la drogue à travers notamment la révision de la loi 2004 relative à la lutte contre les crimes liés à la drogue. «Nous ne demandons pas l'abrogation de loi de 2004, mais son amélioration à travers la révision de quelques dispositions, notamment celles relatives à l'aspect pénal», car, a-t-il expliqué, «il n'est pas normal qu'on réserve la même sanction à celui qui vend 250 grammes de drogue qu'à celui qui en commercialise 20 tonnes». Révision de la Constitution : Me Ksentini plaide pour la création d'un poste de vice-président de la République Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a plaidé dimanche à Alger pour la création d'un poste de vice-président de la République dans la prochaine révision de la Constitution. Me Ksentini a expliqué, qu'il insistait sur l'idée de création de ce poste dans le souci de «combler un éventuel vide en cas de vacance du poste de président de la République». Il a rappelé que la création d'un poste de vice-président de la République représentait une des «propositions fondamentales» émises par la CNPPDH et présentées, en 2011, à l'Instance de consultations sur les réformes politiques que présidait Abdelkader Bensalah. Il a, par ailleurs, estimé que «la consolidation des libertés publiques et individuelles dans la prochaine révision de la Constitution est une question sacrée pour l'édification de l'Etat de droit». Me Ksentini plaide pour l'amélioration de la qualité des jugements rendus par la justice algérienne Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a plaidé hier à Alger pour l'amélioration des jugements de justice, estimant que la célérité dans le traitement des affaires judicaires est tributaire de l'augmentation du nombre de juges au niveau des différentes cours de justice. «Si nous voulons améliorer la qualité des jugements, il est nécessaire de revoir à la hausse le nombre de juges de 5 000 à 7 ou 10 000 juges», a recommandé Me Ksentini, soulignant qu'«il n'est pas possible de demander à un juge qui traite 150 dossiers d'améliorer davantage la qualité du jugement». Pour le président de la CNCPPDH, il est du droit du justiciable d'aspirer à une meilleure qualité en matière de traitement et d'étude des affaires judicaires, soulignant, en outre, que «le juge doit s'acquitter de sa tâche dans des conditions ordinaires et sans pression». Me Ksentini a mis l'accent, par ailleurs, sur l'importance à accorder au volet formation des juges dans certains domaines, notamment le foncier, l'industrie et la finance de manière à leur permettre de bien s'imprégner des affaires en relation avec les banques et les détournements d'argent. Pour ce qui est des lenteurs dans le traitement des recours, Me Ksentini a appelé à accélérer les procédures, faisant observer qu'à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, l'on annonce le traitement de 17 000 affaires, alors que 15 000 sont rejetées.