Dans le cadre de la tenue de la cinquième édition du festival culturel international de danse contemporaine, la soirée de dimanche s'est caractérisée par le passage de quatre formations de danse. Encore une fois, le Théâtre national d'Alger avait du mal à contenir la foule et ce, en dépit d'une pluie battante. Ainsi, pour la troisième soirée, dédiée à la danse contemporaine, trois formations étrangères et une formation algérienne se sont succédé sur la scène du magnifique Théâtre national d'Alger. La soirée a été étrennée par la Suède avec la compagnie Enkydu. La compagnie a été créée en 2010 suite à une initiative émanant de l'artiste irakien Mouhand Ha-ouas, lui-même membre de la Troupe nationale irakienne. Il a été pendant des années danseur. Il a notamment représenté sous cette bannière son pays, l'Irak, dans plus de trente pays étrangers. Au cours de son séjour en Suède, il a tenté de créer un échange culturel entre ce pays nordique et les pays arabes et ce sous l'impulsion de la danse théâtrale moderne et populaire. L'artiste a créé sa troupe de danse avec deux tendances. L'une pour la danse théâtrale moderne dont les cinq danseurs ont la particularité d'être diplômés du théâtre supérieur de la danse théâtrale suédois, allemand et londonien, alors que l'autre, composée de 15 danseuses, est spécialisée dans les arts arabes et irakiens. La compagnie Inkudi avec ses danseurs a pu prouver ses capacités artistiques aussi bien en Suède qu'au niveau international. Un large aperçu de leur talent a été proposé au TNA. Dans une aisance magnifique, l'ensemble de la formation a offert des tableaux dominés par les mouvements et les acrobaties. La deuxième compagnie à passer sur scène est l'Egyptian Modern Dance Theater. Cette compagnie est placée sous la houlette du chorégraphe Antar Monadel. Cette dernière a parcouru l'ensemble des pays arabes. Elle se caractérise par ses styles de danses originales puisés dans le patrimoine et arrangés sur scène par un rendu du registre contemporain. La compagnie s'est surpassée en mouvements. Des mouvements empreints de liberté et d'expression. Troisième compagnie à passer sur la scène est le célèbre Bejing Theater. Créé en 2008, le Beijing Dance Theater est la première compagnie de danse contemporaine en Chine. La jeune compagnie bénéficie de la présence de trois valeurs sûres de la danse: Wang Yuanyuan (chorégraphe et directrice artistique); Han Jiang (créateur lumière) ; Tan Shaoyuan (décorateur). Ces trois artistes ont collaboré intensivement au cours de ces cinq dernières années pour de nombreuses performances, à travers le monde, sur scène et pour des projets cinématographiques. Leur nouvelle résidence, la Beijing Dance Theater, leur permet de concentrer leurs énergies créatrices en développant de nouveaux projets qui révèlent leurs talents combinés. Sous la direction artistique de Wang Yuanyuan, une des chorégraphes de danse contemporaine les plus talentueuses, la jeune compagnie composée de 19 danseurs de formation classique est la première à faire fusionner le ballet et la danse contemporaine. Son répertoire abondant s'appuie et joue sur sa maîtrise du ballet, réconciliant des éléments de la culture chinoise, du ballet classique et de la danse moderne. Grâce à toutes ses initiatives, la Beijing Dance Theater vise à participer activement à l'évolution de la danse en Chine mais aussi à faire connaître la création chorégraphique de la Chine moderne à la scène internationale. La soirée s'est clôturée par la compagnie algérienne Watch. Celle-ci a présenté un beau spectacle haut en couleur, intitulé «Fibres de l'âme». Créée en 2006 par Samah Smida et Fares Fettane, Watch est une coopérative artistique et culturelle qui vise la danse comme activité principale. Les deux fondateurs sont issus du Ballet de l'ONCI. Ils se sont révélés à la danse contemporaine en 2002 et en 2003 au contact de la chorégraphe Nacéra Belaza. Depuis, leur collaboration a donné lieu à de nombreuses créations artistiques. Ils ont, ainsi, livré un spectacle de haut niveau où la danse était un prétexte pour raconter quelques maux de la société algérienne.