Le bâtonnat de la région de Mascara qui réunit les cours des wilayas de Saïda, El-Bayadh, Naâma, Béchar, Adrar et Tindouf a connu en ce samedi 28 du mois en cours une assemblée générale ordinaire pour approuver le bilan moral et financier de l'organisation des avocats qui s'est tenue au sein de la cour de Mascara. Ils étaient plus de 400 robes noires, selon les organisateurs, dont la majorité des jeunes avocats inscrits au barreau à avoir pris part à cette action d'envergure, qui a été analysée par des observateurs avertis comme étant un véritable plaidoyer à la cause du bâtonnier Me Benaicha Safa, qui a été mis à rude épreuve par le tribunal administratif du chef-lieu de la wilaya. Encore faut-il, dans l'urgence, «réhabiliter la profession d'avocat» tétanisée par sa propre réputation et dont quatre jugements en référé ont été émis. Morale sociale, morale privée, puisque certains avocats se taisent tandis que le bâtonnier parle à leur place et ses propos sonnent juste et clair et ce, malgré la musique de fond du débat national sur la profession d'avocat, qui mérite plus de considération vis-à-vis du législateur algérien. Trop d'«affaires», trop de «dérives» qui sapent la confiance des robes noires ces derniers temps où la corporation a connu des hauts et des bas, vu l'animosité régnante, ce qui a engendré un masochisme suicidaire à son propre dénigrement et à la dérision qui mine la confiance entre les confrères et les consœurs. Le bâtonnier Benaicha Safa, en parfait plaidoyer, tempère ce jugement en soulignant que les robes doivent s'unir afin de sauver les «meubles de la maison», pour pouvoir mettre l'accent sur l'optimisme où «rien ne se vaut, tout se vaut !». Analysant le même procès en direct, la dictature des choses, les valeurs républicaines et les corrections d'une justice à double aliénation dans ce qui se trame à la chambre administrative de Mascara, le bâtonnier parle de la prise de position le tout enveloppé dans des dérapages des uns et des autres en faveur de certaines causes perdues. Pour le bâtonnier, la prise de position de la chambre administrative du tribunal de Mascara dans l'affaire de l'illégitimité du bâtonnier et de son conseil de discipline a été déviée de sa notion juridique, où pas moins de quatre jugements en référé ont été émis par le tribunal administratif. Au cours de l'assemblée générale statutaire du barreau qui s'est réuni pour entendre le rapport moral du bâtonnier et le rapport financier présenté par le trésorier, des questions générales se rapportant à la profession et à la vie du barreau ont été traitées au cours de cette journée du 28 décembre. Pour plus de détails, l'ancienne loi requiert la règle des deux tiers pour pouvoir trancher, alors que la nouvelle réglementation permet de débattre en présence d'un quorum issu de la majorité totale, comme le stipule l'article 88 régissant la profession d'avocat. Muni en bonne et due forme d'une autorisation, que le bâtonnier a exhibée à la presse présente ce jour, pour tenir l'assemblée générale ordinaire qui a eu lieu à la cour de Mascara, le bilan moral et financier a été approuvé à l'unanimité avec une trésorerie garnie de quatre milliards de cts et un fond de roulement d'environ 147 millions de cts qui a connu une diminution sensible à cause du départ en retraite des avocats de Saïda. «Nous n'avons rien à dissimuler, et on est la maison de verre, car nous sommes des gens respectueux des lois de la République», dira le trésorier de l'ordre des avocats élisant bureau à Saïda. Il ne reste maintenant qu'à préparer l'assemblée générale élective pour le renouvellement des membres du bureau de l'ordre du barreau de Mascara, dont l'actuel bâtonnier Benaicha Safa veut postuler pour un quatrième mandat, à la condition qu'aucun contrepoids ne vient vaciller la chambre de l'ordre des avocats, qui se trouve sous les feux de la rampe. (Nous y reviendrons)