La galerie Mohamed Racim a abrité, vendredi dernier, un hommage rendu à l'artiste peintre Ali Ali-Khodja, décédé le 7 février 2010 à Alger. Beaucoup de convives ont tenu à être présents à cet hommage. On pouvait distinguer parmi cette flopée d'invités entre autres, la ministre de la Culture, Mustapha Orif, DG de l'AARC, Karim Sergoua, artiste peintre et plasticien, Mohamed Massen, sculpteur. D'anciens élèves, des amis et des proches ont tenu également à assister à ce rendez-vous de la mémoire. Après le vernissage de l'exposition consacrée aux œuvres de Ali Ali Khoja, place a été faite aux différentes communications consacrées à ce monstre de la peinture algérienne. Abderrhamane Ali Khodja s'est plu à revenir sur la riche trajectoire de son défunt père. Arrière-petit-fils du Dey d'Alger, Ali Ali-Khodja est issu d'une vieille famille d'origine ottomane. Après la mort de son père en 1927, il est recueilli par ses oncles maternels Mohamed et Omar Racim. De 1929 à 1937, Ali Khodja fait ses études à l'école de Saint-Eugène, puis à celle d'El-Biar. À partir de 1933, il est l'élève d'Omar Racim, son autre oncle maternel, au cours pratique de calligraphie et d'enluminure. À partir de 1941, Ali Khodja expose dans plusieurs salons et reçoit en 1942, la «Bourse Sivry», première bourse de la ville d'Alger (section miniature). Aux côtés notamment de Hemche, Temmam, Yelles et Ranem, il participe en 1944 à l'exposition des «Jeunes peintres et miniaturistes musulmans d'Algérie» organisée par Mohamed Racim. En 1945, il est dessinateur au bureau d'études du service de l'artisanat, où il retrouve Sid-Ahmed Kara. Il présente en 1946 une première exposition personnelle et reçoit de nouveau la bourse de la ville d'Alger (section miniature). Il est coopté en 1947 par la «société des artistes algériens et orientalistes» et participe à une exposition collective en Scandinavie, à Stockholm, Oslo et Copenhague, dans laquelle il présente deux miniatures (Intérieur mauresque, Environs d'Alger) et deux enluminures. En 1950, il figure dans l'exposition des peintres de la revue «Soleil» fondée par Jean Sénac. Il reçoit en 1961 la médaille d'or du «Meilleur ouvrier de France». Nommé au Musée des arts et traditions populaires de 1948 à 1961, il est ensuite recruté comme professeur de décoration par l'Ecole des Beaux-arts d'Alger où il enseignera jusqu'en 1994. Ali Khodja participe à partir de 1962 aux premières expositions organisées à Alger après l'Indépendance, et en 1963, il est membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et participe en 1964 à son premier salon annuel. Il crée en 1966 pour les «Ballets algériens» un ensemble de costumes qui ne seront pas réalisés. En 1969, plusieurs de ses œuvres seront exposées au premier festival panafricain d'Alger. En 1970, le grand prix national de peinture lui est attribué, et en 1987, la médaille du mérite national. Ali Khodja est également membre du jury international de la première biennale internationale des arts plastiques d'Alger en 1987 et président du jury de la deuxième biennale en 1989. Abderrhamne Ali Khoja n'est pas prêt d'oubler ce papa aimant qui a donné le meilleur de lui-même à la peinture algérienne. Abdelhamid Arroussi se souvient que le défunt était souvent présent au niveau de la galerie Mohamed Racim. «C'était quelqu'un de modeste et de très attentionné. Il était à l'écoute de tout le monde. C'était un bonhomme extraordinaire». Son ancien élève, le plasticien et artiste peintre Zoubir Hellal a connu le regretté Ali Khodja alors qu'il avait quinze ans. «C'était, confie-t-il, un papa pour moi. Après avoir été élève, je suis devenue professeur de décoration à l'Ecole des Beaux Arts d'Alger. Ali Ali Khoja est un personnage qui ne s'est pas détaché de ses valeurs et de ses convictions. Il était doué pour la peinture lyrique abstraite».