Poétesse, écrivaine, cinéaste, actrice, Maya Angelou, dont la mort a été annoncée mercredi, était également une figure de premier plan de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis et une proche de Martin Luther King. Le décès de la poétesse d'origine afro-américaine à l'âge de 86 ans a été annoncé mercredi par l'Université Wake Forest de Winston-Salem (Caroline du Nord, sud-est) qui «pleure la mort de la poétesse, auteure, actrice, militante des droits de l'Homme et professeur Maya Angelou». Personnalité aux multiples talents, récipiendaire de très nombreux prix et distinctions, Maya Angelou était un «trésor national dont la vie et les enseignements ont inspiré des millions de gens dans le monde», a ajouté l'Université. Maya Angelou avait notamment écrit sur les conseils de l'écrivain James Baldwin, le best-seller Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, publié en 1970. Elle y raconte son enfance à une époque marquée par la discrimination contre les Noirs. Elle est l'auteure également de très nombreux ouvrages où elle exprime son amour de la littérature et sa lutte contre le racisme. Maya Angelou parlait six langues, dont le français. Née Marguerite Ann Johnson le 4 avril 1928 à St-Louis (Missouri), la jeune fille «expérimente très tôt la brutalité de la discrimination raciale», écrit la biographie de son site internet mayaangelou.com. Rencontre avec Malcolm X et Martin Luther King Adolescente, elle étudie la danse et le théâtre à San Francisco où vit sa mère. Jeune mère célibataire, elle multiplie les petits boulots avant de partir en tournée en Europe avec l'opéra «Porgy and Bess». Elle étudie la danse contemporaine avec Martha Graham, danse avec Alvin Ailey, enregistre son premier album en 1957 avant de partir pour New York où elle monte sur les planches pour jouer notamment du Jean Genet. De cette époque date son mariage, rapidement suivi d'un divorce, avec un marin grec, Tosh Angelos, dont la déformation du nom deviendra son nom de scène. Elle part ensuite s'installer en Egypte où elle travaille dans un magazine, puis enseigne au Ghana où elle rencontre le leader noir Malcolm X, qui sera assassiné en 1964. A son retour aux Etats-Unis, le pasteur et militant des droits civiques Martin Luther King lui demande de diriger la section nord de son association de droits civiques Southern Christian Leadership Conference. L'assassinat du prix Nobel de la Paix la laisse «anéantie». Selon le New York Times, pendant des années, Maya Angelou ne célèbrera pas son anniversaire le 4 avril, le jour de 1968 où le pasteur a été tué. L'écrivaine continue à travailler pour le cinéma et la télévision, joue dans la série Racines, dirige son premier film Loin d'ici (Down in the Delta) avec Wesley Snipes, en 1996. En 1993, Bill Clinton avait demandé à Maya Angelou de lire un poème au cours de sa cérémonie d'investiture. En 2011, le président Barack Obama lui avait rendu hommage en lui remettant la médaille présidentielle de la Liberté, la médaille civile la plus importante du pays. Il avait alors salué «une voix qui a parlé à des millions de gens, dont ma mère, et c'est pourquoi ma sœur s'appelle Maya», avait-il dit, avant d'affirmer qu'elle a «inspiré tant d'autres qui ont connu l'injustice dans leurs vies».