Le Premier ministre a présenté, hier, le plan d'action de son gouvernement à l'Assemblée populaire nationale. Sellal a pris la parole pendant plus d'une heure pour exposer «les priorités du Président» et celle du peuple algérien qui s'est «largement prononcé en faveur d'un homme et d'un programme le 17 avril». Le Premier ministre promet «une vie meilleure» aux algériens à l'horizon 2019, avec un taux de chômage qui va atteindre les 8,04%, une inflation record de 2,85%, «un seuil jamais égalé dans l'histoire du pays», précise-t-il. Ce n'est pas tout : le PIB frisera les 7 500 dollars au lieu des 5 764 enregistrés actuellement, le taux de croissance s'élèvera à 7%. Pour lui, l'économie algérienne «se porte bien», d'ailleurs, «les indices économiques en Algérie sont au vert, rares sont les pays, poursuit-il, qui sont dans la même situation». Grâce à qui ? Grâce aux réserves de change, avoue-t-il, qui connaissent une stabilité et même une légère augmentation». «Nous avons les moyens d'améliorer les conditions de vie des Algériens, assure Sellal, sauf en cas de crise qui toucherait l'économie mondiale, mais cette thèse est complètement écartée par l'Exécutif.» L'exploitation de gaz de schiste, «un choix irrémédiable» Ceux qui doutent encore des intentions du gouvernement sur cette question viennent d'avoir une autre preuve de la détermination du pouvoir en Algérie. «L'exploitation du gaz de schiste est irréversible», note Sellal, qui rappelle aux députés dont ceux de l'opposition qu'ils avaient auparavant approuvé cette loi. Cette nécessité est imposée par les études d'experts qui confirment «que d'ici 2030, l'Algérie ne sera plus en mesure d'exporter les hydrocarbures, sinon en petite quantité seulement», souligne Sellal. «D'ici 2030, nos réserves couvriront nos besoin internes seulement. Comment peut-on subvenir alors aux besoins de nos enfants et de nos petits-enfants», martèle-t-il. Ce sont les arguments du gouvernement qui posent problème. Jusque-là, les gouvernements successifs ont tenu à rassurer les Algériens sur nos réserves énergétiques, accusant les experts et les politiques qui avaient tiré la sonnette d'alarme de verser dans «la polémique». Aujourd'hui, Sellal reconnaît que les réserves de l'Algérie sont au plus bas.Dans le même chapitre, il affirme que cette exploitation se fera dans le «long terme». «Nous commencerons d'abord par l'exploration et la formation des cadres pour les prochaines cinq années », dit-il, annonçant l'intention du gouvernement de créer une école de formation très prochainement. Par ailleurs, plus de crédits pour l'économie, facilitation pour l'investissement, lutte contre la bureaucratie, promet le Premier ministre, sans pour autant donner de détails sur les actions arrêtées par le gouvernement dans ce sens. Sellal est revenu sur le pacte national économiques et social signé le 23 février avec les partenaires économiques et sociaux, qui a défini, selon lui, «le cap pour l'émergence d'une économie nationale forte, compétitive et créatrice de richesse et d'emplois». Sans distinction entre les secteurs public et privé, le gouvernement «œuvrera à l'extension et à la modernisation du secteur industriel national». Le Premier ministre ne dévoilera pas les volets du code de l'investissement concerné par les changements promis par le nouveau ministre.