Trois officiers algériens défileront aujourd'hui sur les Champs Elysées aux côtés de l'armée française et de 80 autres nations. Devoir de mémoire ou fin du contentieux ? «Cette participation qui aura lieu aujourd'hui 14 juillet à Paris, vise à rendre à nos valeureux aînés l'hommage qu'ils méritent pour le sacrifice de leurs vies pour la liberté d'autrui et la leur propre», a déclaré Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères, début juillet. Bien que cette déclaration ne fasse pas l'unanimité de part et d'autre de la Méditerranée, la participation de l'Algérie marque une avancée symbolique dans les relations franco-algériennes. On peut dire que la présence de l'Algérie lors des commémorations de la Grande guerre illustre la fin du contentieux entre la France et son ancienne colonie. Depuis la visite de François Hollande en Algérie en décembre 2012, les tensions entre la France et l'Algérie se dissipent et le processus de réconciliation s'est concrétisé. Il est clair que la participation des trois officiers algériens au défilé du 14 Juillet ne fait pas cependant l'unanimité en France ni en Algérie. Le MSP (Mouvement de la société pour la paix) et les anciens combattants algériens contestent cette décision pour la simple et bonne raison que ces Algériens ayant combattu pour la France ont été envoyés de force au front en raison de leur statut de colonisés. Le Rassemblement national démocratique, en coalition avec le FLN de Bouteflika, estime que l'Algérie ne devrait pas défiler avant que la France «s'excuse pour les crimes commis en Algérie». Il souligne aussi le double discours français qui «demande pourtant encore à la Turquie de reconnaître le génocide arménien». Pour sa part, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, demande de «ne pas mélanger les conflits» car les commémorations du 14 Juillet ne concernent pas la Guerre d'Algérie.