La situation qui prévaut à Ghardaïa a contraint des dizaines de policiers à organiser un mouvement de protestation devant le siège de la sûreté de wilaya. Les éléments des forces de police revendiquent des droits sociaux, entre autres, des congés exceptionnels leur permettant de rendre visite à leurs familles. Dès les premières heures de la matinée, plus de 1 300 policiers se sont rassemblés devant la sûreté de wilaya de Ghardaïa. Au moment du rassemblement, des hélicoptères survolaient les lieux, ont indiqué des témoins. Selon les mêmes témoignages, les policiers ont indiqué qu'ils ont passé plus de 10 mois sans avoir la possibilité de rentrer chez eux pour voir les leurs. Toujours selon plusieurs témoins, les policiers réclament également l'amélioration de leur cadre de vie et la création d'un syndicat national de la police. Selon certaines informations, certains policiers auraient demandé le départ du premier responsable de la direction de la Sûreté nationale. Cette information est à prendre avec précaution, plusieurs autres sources ont démenti cela. Certains ont même ajouté que cette revendication n'aurait pas raison d'être, car ce n'est pas aux policiers de choisir la personnalité qui devrait coiffer la DGSN. Plusieurs autres policiers avec qui nous avons pris attache à Ghardaïa et qui ont voulu garder l'anonymat ont indiqué qu'ils n'ont jamais demandé le départ de leur responsable du moment que ce n'est pas de leurs prérogatives. Les éléments des forces de police à l'origine de ce mouvement sont issues des unités d'interventions affectées à Ghardaïa pour rétablir l'ordre public et assurer la sécurité des citoyens. Ce mouvement intervient quelques heures seulement après les incidents dans la commune d'El-Atttaf et Berriane. Ces violences auraient fait plusieurs blessés parmi les forces de l'ordre et des citoyens. Les informations parlent de huit éléments des forces de l'ordre et d'une douzaine de citoyens qui auraient été blessés à Berriane. Plusieurs édifices publics auraient été également la cible de manifestants, selon des sources qui n'ont pas officiellement été confirmées. Dans la foulée, les forces de sécurité auraient procédé à l'interpellation de plusieurs individus à l'origine de ces émeutes. Nous avons pris attache plusieurs fois avec la sûreté de wilaya afin de connaître le nombre exact des éléments des forces de l'ordre blessés et les personnes interpellées, en vain. En somme, c'est la première fois dans l'histoire de la police que les éléments de ce secteur vital du corps de sécurité débrayent. Il est tout à fait logique que la pression dont font l'objet ces policiers qui exercent dans la région de Ghardaïa puisse contraindre certains à revendiquer des droits sociaux. L'absence des solutions politiques a contraint les forces de l'ordre à s'occuper du social et de plusieurs autres activités qui ne les concernent nullement. Nous y reviendrons.