Directement menacée par l'Etat islamique, l'Italie redoute l'établissement d'un «califat» aux portes de son pays, qui doit aussi faire face à l'afflux grandissant des migrants clandestins venus de Libye. En Italie, l'inquiétude grandit face au chaos libyen. Dimanche, le pays, qui se trouve à quelque 350 kilomètres des côtes libyennes, s'est senti directement visé dans la vidéo diffusée ce week-end par l'Etat islamique, qui montrait la décapitation de 21 Coptes d'Egypte. «Aujourd'hui, nous sommes au sud de Rome», avertit l'un des terroristes sur la séquence qui dure cinq minutes. Dans les journaux italiens, on parle d'une double menace: d'un côté, la poussée des djihadistes en Libye, de l'autre, l'afflux record des immigrés clandestins venus de Libye pour rejoindre l'Italie. Dans ce contexte de tensions, le gouvernement italien a tiré la sonnette d'alarme ce week-end et tenté d'interpeller la communauté internationale, quant à la situation en Libye, pays dirigé par deux gouvernements rivaux, sur fond de menaces du groupe Etat islamique (EI). Des responsables italiens ont laissé entendre qu'ils redoutaient l'établissement d'un «califat» aux portes de l'Italie. A commencer par le président du Conseil, Matteo Renzi, qui a déclaré que «l'Italie (était) prête, dans le cadre d'une mission ONU, à remplir son rôle pour défendre une idée de la liberté».