Plus d'une centaine d'éléments de la Brigade de recherche d'investigation (BRI) et du Raid ont exécuté une opération antiterroriste à Seine-Saint-Denis dans le département du 93. Résultats : deux personnes décédées (dont une femme), cinq policiers blessés et sept interpellations, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Agissant sur renseignement, les forces de police ont visé deux appartements situés à Saint-Denis, dans une opération visant à arrêter le cerveau des actes terroristes de Paris, Abdelhamid Abaaoud. C'est une femme proche de ce criminel et qui aurait eu des relations avec lui qui a attiré les soupçons des forces de police. Lors de l'assaut des policiers, trois hommes qui étaient retranchés dans l'un des appartements ont été extraits par les forces de police. Ils avaient été placés immédiatement en garde à vue, a-t-on appris. Au cours de cette opération, un individu, qui serait un terroriste selon la police, a été abattu par un sniper. Selon le communiqué du parquet, une femme aurait activé sa charge explosive et s'est tuée. Cette information est bien entendu à prendre avec beaucoup de prudence, du moment que pour l'instant rien ne pourrait dire que la femme s'est suicidée en actionnant sa ceinture explosive ou plutôt ses acolytes qui l'avaient fait sauté afin qu'elle ne soit pas arrêtée par les forces de police. Ce genre de pratique est souvent utilisé par les groupes terroristes lorsqu'ils savent que la femme allait se faire interpeller ou qu'elle avait l'intention de se rendre. Les victimes ne savaient même pas qu'ils allaient sauter, ce sont les chefs qui pourraient le faire en temps opportun. Parfois, les charges explosives sont actionnées à l'aide d'un téléphone portable. Pour faire un grand nombre de victimes, les criminels n'actionnent les charges explosives que lorsque la «bombe humaine» est entourée de policiers, sapeurs- pompiers ou même de simples citoyens. Selon le ministre de l'Intérieur, 110 policiers de la brigade de recherche et du Raid ont participé à cette opération qui a débuté vers 4h. Sept individus ont été arrêtés au cours de cette opération de police. Pour l'instant, personne ne sait si le terroriste recherché est mort ou arrêté. Il faudrait attendre la fin de l'enquête et l'identification de la personne morte lors de l'assaut pour le savoir. Les habitants des quartiers où s'est déroulée l'opération de police ont reçu l'ordre de rester chez eux. Les écoles du centre-ville de Seine-Saint-Denis n'ont pas été autorisées à ouvrir leurs portes pour recevoir les élèves, par mesure de sécurité. Très prudents, les forces de police ont envoyé un chien pour vérifier si les lieux étaient vides et qu'ils ne sont pas piégés. Cette chienne a été tuée. Au moment où nous mettons sous presse, les riverains n'ont toujours pas été autorisés à sortir de chez eux et ce, malgré l'annonce de la fin des opérations. Le périmètre de sécurité est toujours en place alors que les forces de sécurité étaient toujours sur les lieux. Cependant, les forces de police continuent leurs interventions dans les milieux islamistes et 118 nouvelles perquisitions ont été menées durant la nuit de mardi à mercredi, selon le ministère de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve a ajouté que 25 individus ont été placés en garde à vue et que 34 armes ont été saisies. Au total, poursuit le ministère, après trois nuits, on en est à 414 perquisitions, 60 gardes à vue, 75 armes saisies. Selon un communiqué du parquet, les gardes à vue des proches d'Ismaïl Mostephai et de Samy Amimmour auteurs des attentats de Paris ont été levées.