La sœur du chanteur kabyle Lounès Matoub, Malika, promet de nouvelles révélations à la justice dans le cadre de l'affaire de l'assassinat du chanteur engagé et militant de la cause berbère et des droits de l'Homme. «La justice sera, de nouveau, saisie et une plainte sera déposée pour faire la lumière sur l'assassinat de mon frère Lounès», a-t-elle révélé, vendredi, sur la Chaîne de télévision Berbère TV. Nordine Aït Hamouda, le fils du colonel Amirouche, que j'ai rencontré récemment, a-t-elle indiqué, m'a fourni de nouveaux éléments et m'a même assuré de sa disponibilité à être auditionné par la justice dans cette affaire. «J'en appelle à toutes les personnes pouvant apporter leurs témoignages afin d'éclairer l'opinion publique sur les circonstances de l'assassinat du chanteur Kabyle à se manifester à l'occasion», a-t-elle poursuivi. Soutenant que le procès du 11 juillet 2011, n'était pas celui de Matoub Lounès mais plutôt de Chenoui Mahieddine, alias Abdelhak (33 ans en 1998) et Medjnoun Malik (24 ans en 1998) qui étaient, pour rappel, en détention depuis 1999. Malika Matoub compte, ainsi, introduire devant la justice, les conclusions de l'enquête menée, à sa demande, par des experts étrangers, principalement l'étude balistique, la reconstitution des faits et les tests ADN. Elle a également fait cas de la disponibilité de certaines personnes, dont des politiques, à être auditionnés dans cette affaire et a insisté sur l'origine de l'information sur l'assassinat de Matoub, parvenue à Nordine Aït Hamouda, 5 minutes après l'attentat. Au mois de juillet 2011, le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, a condamné à 12 ans de réclusion criminelle, Chenoui Mahieddine, alias Abdelhak, et Medjnoun Malik, pour «adhésion au groupe islamiste armé et participation et complicité d'assassinat» dans l'affaire de l'assassinat du chantre de l'amazighité, Lounès Matoub. L'affaire avait déjà été programmée et examinée une première fois le 9 juillet 2008 par le tribunal criminel près la Cour de Tizi Ouzou avant que le juge ne la renvoie pour «complément d'enquête». Une enquête qui suppose, selon les avocats de la partie civile, «l'audition des témoins cités dans l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, l'audition des témoins que la sœur du rebelle, Malika Matoub, a introduite au dossier et, enfin, une expertise balistique». Les avocats de la partie civile avaient aussi fait cas, ce jour-là lors du procès, de l'absence des témoins oculaires, citant les sœurs de la veuve Matoub, Ouerda et Farida Brahmi mais aussi les six autres témoins notamment les deux repentis qui ont «balancé» Chenoui Mahieddine, alias Abdelhak et Medjnoun Malik. Tout comme celle (l'absence, ndlr) des deux médecins légistes. Lounès Matoub a été assassiné, le 25 juin 1998, par un groupe armé sur la route de Beni Douala, au sud de Tizi Ouzou, au lieudit Tala Bounane, au détour d'un virage. Son véhicule a été criblé de balles. Son épouse Nadia et ses deux belles-sœurs ont été grièvement blessées dans cet attentat terroriste.