«La demande d'électricité est en croissance ces dernières années et va continuer cette année et les années à venir avec les programmes de relance économique qui sont annoncées dans le secteur industriel», a indiqué Noureddine Boutarfa, PDG de Sonelgaz dans une déclaration sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction. Durant les cinq dernières années, il y a eu, selon lui, de grands investissements avec en moyenne 55% de croissance en matière de capacités de production. Sonelgaz a consenti des investissements de l'ordre de 23 milliards de dollars depuis 2011 et sur les deux dernières années, le groupe a investi 12 milliards de dollars, indique Boutarfa qui fait observer que son Groupe est toujours en train de courir derrière les moyens pour satisfaire la demande croissante. Ce qui importe pour Sonelgaz, dit-il, est de boucler le programme qui a été engagé et qui doit se terminer vers 2019-2020, il faut donc mobiliser 1 300 milliards de dinars. Il estime inévitable, pour faire face à ces besoins de financement, le recours au financement extérieur. De manière directe, auprès d'institutions financières comme la BAD ou la Banque mondiale, ou de manière indirecte, à travers le canal bancaire algérien qui va chercher ces crédits pour les rétrocéder à Sonelgaz, poursuit-il. Il y aura soit la garantie des banques algériennes, soit la garantie directe de l'Etat, détaille Boutarfa. Il y a deux problèmes, explique-t-il : les projets en cours qu'il faut refinancer et les projets futurs auxquels il faut un financement international. Il estime que les récentes augmentations des factures d'énergie n'auront, en fin de compte, permis de rattraper seulement 20% sur les 70% du déséquilibre financier dont souffre son entreprise et qu'il évalue à environ 100 milliards de dinars. Pour aller vers l'équilibre, il faut encore augmenter les tarifs et il pense qu'il y aura d'autres augmentations, parce que l'écart est encore grand. Le PDG de Sonelgaz est rassurant sur les capacités de son entreprise qui permettront, promet-il, de passer un été, avec une demande de 13 800 mégawatts, sans trop de contraintes, sauf imprévus, comme des conditions climatiques particulières. Il n'y aura pas de délestage, dit-il. Il fait observer que Sonelgaz est toutefois très loin des 20% de réserves de la demande de pointe et, ajoute-t-il, pour fonctionner en toute sécurité, il faut reconstituer la réserve, déclasser tout l'équipement qui n'offre pas la disponibilité et la fiabilité voulues et, après 2020 réinvestir, cela signifie engager les nouveaux projets dès 2017, et, à ce moment là, boucler les financements. En résumé, précise-t-il : boucler l'encours et préparer le prochain programme d'ici 2022. S'exprimant à propos de l'apport des systèmes d'énergies renouvelables, le PDG de Sonelgaz signale que 343 MW ont été engagés par son entreprise dont 320 MW seront mis en service cet été, en photovoltaïque importé précise-t-il. Or, il estime qu'il n'y a pas d'énergies renouvelables sans une industrie locale, c'est cela la vision de Sonelgaz, souligne-t-il. Les énergies renouvelables par l'importation des équipements ne seront jamais une solution. Il rappelle que les énergies renouvelables ne pourront satisfaire que 30% des besoins. Il fait savoir que Sonelgaz n'a pas été chargée de réaliser le programme national de développement des énergies renouvelables. Il fait savoir que l'assemblée générale de Sonelgaz lui a demandé de surseoir à la réalisation de ce programme. De plus, l'entreprise aurait 39 milliards de créances en Algérie. Il s'agit, selon Boutarfa, des factures impayées par ses différents clients. Plus encore, 45% de ces créances préviennent de l'Etat et ses démembrements, indique-t-il. Le reste, soit 55%, émane de clients privés, qu'ils soient particuliers ou professionnels (entreprises), dont 30% ont trente années et sont irrécouvrables. Il annonce pour 2018-2019 l'arrivée des compteurs intelligents sur les réseaux et être donc au rendez-vous avec l'arrivée massive des renouvelables. Il fait savoir que plus de 7 500 plaintes qui ont été déposées par les distributeurs pour les fraudes. A propos d'économie d'énergie, M. Boutarfa est convaincu qu'une hausse des prix contribuerait à une rationalisation de la consommation.