«Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres» (Charles de Gaulle). Evitons des analyses dans la précipitation en donnant un montant global de pertes de 7 milliards de dollars cumulés sur plusieurs années induisant en erreur l'opinion publique. Le manque à gagner en droits de douane, du fait de l'accord d'association (libre-échange) avec l'Union européenne (UE) pour l'année année 2016, au cours de 110 dinars un euro est évalué à 1,27 milliard de dollars en 2015 et 1, 09 milliard de dollars en 2016. Outre la question qui se pose cette baisse de prix a atténué les prix à l'importation aux consommateurs que peut exporter l'Algérie en dehors des hydrocarbures qui représentent plus de 60% de ses exportations vers cette zone et idem vers l'Afrique au vu de la situation embryonnaire du secteur productif. J'ai été destinataire récemment, grâce à mes réseaux au niveau de la CEE à Bruxelles, fin décembre 2016 de la nouvelle mouture de la révision partielle proposée par l'Union européenne suite aux propositions algériennes de l'Accord qui lie l'Algérie à l'Union européenne qui réconforte certaines propositions algériennes mais n'étant nullement question de modifier l'Accord cadre. Cela confirme la déclaration récente de responsables du Ministère des Affaires Etrangères pour qui, le document contenant 21 recommandations permettrait de relancer la coopération entre l'Algérie et l'UE dans le but de mettre les relations économiques au centre de cette coopération, de donner à cet accord toute son importance et d'utiliser tout son énorme potentiel dans ses trois composantes: politique, économique et humaine. Comme rappelé dans mes contributions et reprenant certaines idées lors de ma conférence à l'invitation du parlement européen, après une réelle inquiétude de la communauté internationale où certains médias algériens ont supputé sur la rupture de l'Accord qui lie l'Algérie à l'Union européenne, les responsables algériens ont été clairs. L'Algérie qui a toujours respecté ses engagements internationaux, il n'est pas question de rompre l'Accord d'Association qui la lie à l'Europe, étant en négociation pour un partenariat gagnant/gagnant, l'Europe ne devant plus considérer l'Algérie uniquement du point de vue d'un marché 1.-Régler les différends Algérie/ Europe : pour une prospérité partagée Lors de différentes visites tant à Alger qu'à Bruxelles, les parties algériennes et européennes ont réaffirmé la détermination commune à rehausser les relations à la hauteur des ambitions proclamées. La volonté serait de « densifier » cette coopération, selon le ministre algérien des Affaires étrangères algérien, pour qui « la démarche d'évaluation réclamée par l'Algérie ne vise nullement à remettre en cause l'Accord, mais, bien au contraire, à l'utiliser pleinement dans le sens d'une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération, Du côté européen, on évoque des discussions « constructives ». Selon la partie européenne, la relation bilatérale, prometteuse aussi bien dans le domaine de l'énergie que dans l'activité des entreprises et du commerce, a un potentiel inexploré, même si grevé par des lourdeurs administratives et de décision politique persistantes. La situation du pays reste toutefois tributaire de l'évolution des marchés d'hydrocarbures, des ventes dont le pays tire l'essentiel de ses revenus, en rappelant que la coopération énergétique, basée sur un protocole spécifique, est au centre de la coopération avec l'UE. C'est à ce titre, que le Conseil des ministres en date du 06 octobre 2015 a considéré nécessaire de réévaluer les volets économique et commercial de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) qui n'a pas réalisé les objectifs attendus en matière d'investissements européens en Algérie. Que stipule l'Accord ? L'article 32 pour la présence commerciale stipule que l'Algérie réserve à l'établissement de sociétés communautaires sur son territoire un traitement non moins favorable que celui accordé aux sociétés de pays tiers, qu'elle réserve aux filiales et succursales de sociétés communautaires établies sur son territoire, conformément à sa législation, un traitement non moins favorable, en ce qui concerne leur exploitation que celui accordé à ses propres sociétés ou succursales ou à des filiales ou succursales algériennes de sociétés de pays tiers, si celui-ci est meilleur. Les dispositions générales l'article 37 stipulent que les parties évitent de prendre des mesures ou d'engager des actions rendant les conditions d'établissement et d'exploitation de leurs sociétés plus restrictives qu'elles ne l'étaient le jour précédant la date de signature du présent accord.. Quant l'article 39, il stipule que la Communauté et l'Algérie assurent, à partir de l'entrée en vigueur du présent accord, la libre circulation des capitaux concernant les investissements directs en Algérie, effectués dans des sociétés constituées selon la législation en vigueur à la législation ainsi que la liquidation et le rapatriement du produit de ces investissements et de tout bénéfice en découlant. Enfin l'article 54 pour la promotion et protection des investissements stipule que la coopération vise la création d'un climat favorable aux flux d'investissements et se réalise notamment à travers l'établissement de procédures harmonisées et simplifiées des mécanismes de co-investissement (en particulier entre les petites et moyennes entreprises) ainsi que des dispositifs d'identification et d'information sur les opportunités d'investissements, favorables aux flux d'investissements, l'établissement d'un cadre juridique favorisant l'investissement , la conclusion entre l‘Algérie et les Etats membres, des accords de protection des investissements et d'accords destinés a éviter la double imposition et l'assistance technique aux actions de promotion et de garantie des investissements nationaux et étrangers. 2.-L'évolution des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Europe Pour le bilan officiel 2016, les exportations ont reculé à 28,88 mds usd en 2016 contre 34,66 mds usd en 2015, soit une chute de 16,7%, les exportations hors hydrocarbures, marginales, ayant baissé à 2,063 mds usd en 2016 contre 2,582 mds usd en 2015 (-20,1%), plus de 50% étant constituées de dérivées d'hydrocarbures. (A suivre) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international