Commentant la nouvelle démarche de croissance économique prônée par le gouvernement, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'Rakach, appelle «à faire faire table rase des anciennes méthodes de gestion». Et d'ajouter que les propositions qui sont chaque fois formulées par les partenaires sociaux, devront être prises en considération. Venu présenter quelques-unes des propositions qu'il compte soumettre aux travaux de la 20e tripartite, M. Boualem M'Rakach, considère que le marché reste «pénalisé» par un tissu industriel encore incapable de répondre à ses besoins. Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio nationale, le patron de la CAP estime que le développement économique et social du pays «ne saurait se concevoir sans une démarche commune impliquant le gouvernement, les opérateurs économiques et le syndicat». « Particulièrement dans le contexte actuel ». Rappelant les centaines de propositions avancées par son organisation, lors des multiples rencontres organisées avec les «partenaires», M'Rakach s'interroge quant au «silence» affiché par les pouvoirs publics. «Pourquoi nos propositions ne sont pas prises?», s'est-il demandé. «Si l'on en est arrivé à ce stade, c'està cause de la spéculation, de la bureaucratie et de l'économie informelle». A propos de ce dernier aspect, il affirme que près de la moitié de l'économie algérienne reste encore détenue par le circuit de l'informel. «C'est une situation de non retour», constate-t-il. Selon lui, cette présence «bloque tout investissement». « Ce qui nécessite la prise en charge de notre proposition de création d'une structure chargée de mener la lutte contre ce phénomène». «Et qui génère un pactole de 35 milliards de dollars, soit la moitié du budget de l'Algérie». «La CAP a élaboré un travail avec des experts à l'étranger, qui s'est soldé par un projet «clair» et «visible» pour le développement économique et durable de l'Algérie pour les 15 ans à venir», a fait noter M. M'Rakech. Il a expliqué que cette stratégie est axée sur des secteurs clés, à savoir, le tourisme, les énergies renouvelables et propres, les activités maritimes, la santé et l'agriculture, l'éducation nationale et les formations y afférant. Entre autres sujets, le président de la CAP tenu à souligner «l'importance de la création d'une commission économique nationale de production permanente». Celle-ci devrait regrouper l'ensemble des partenaires sociaux, afin d'accompagner l'entreprise algérienne et faire augmenter la production nationale. Ainsi le même responsable a indiqué que le nouveau modèle économique va permettre de relever l'action économique. «L'accompagnement de l'entreprise algérienne et l'encouragement des opérateurs économiques constituent une des missions stratégiques et prioritaires du patronat», a indiqué Mrakchi. Et de rappeler dans ce cadre que le nouveau Code de travail prévoit de nouveaux articles sur la lutte et la prévention contre le travail illégal. «C'est encore une raison d'installer une commission nationale composée de représentants de plusieurs secteurs et départements ministériels et de sous-commissions de wilaya, chargées de la lutte contre ce phénomène et du suivi des activités du monde du travail». L'avant-projet de ce code inclut des dispositions visant à renforcer la protection du travailleur dans le cadre des contrats de travail à durée déterminée (CDD), et d'autres visant à lutter contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel, et les voies et moyens de lutter contre ce phénomène.