Chaque formation de football en Algérie a son histoire et la Jeunesse sportive Musulmane de Tiaret, celle que l'on surnomme «Ezzerga», pour les intimes et les siens, fait partie de ces associations sportives qui ont beaucoup donné au football national algérien. Le club de la JSMT possède un vécu riche et tumultueux, tantôt joyeux et ennuyeux, son passé dans la balle ronde mérite d'être conté. Comme toute formation footballistique durant les années d'avant-indépendance, le parcours de la Jeunesse sportive musulmane de Tiaret est jalonnée de faits historiques mais aussi surtout marqué par la présence d'hommes qui ont fait son destin. Tout d'abord il y a eu les frères Banus, quatre et que Dieu les garde, les frères Kadda mais aussi et surtout les frères Skander au nombre de cinq que les Tiaretis appellent communément «les Ouleds Mazzari» qui ont eux aussi laissé leurs traces dans une équipe qui joue bien au ballon mais dont le palmarès demeure encore vierge, mais qui n'en a pas moins procuré beaucoup de joies, que du bonheur aux fans. Personne n'a oublié les frères Skander que ce soient Khaled, Ali en passant par les Madjid, Yazid, Mohamed et Abdelmadjid. Chacun a marqué de son empreinte géniale un passage chez les bleus (Ezzerga comme ont tendance à l'appeler les Tiaretis). L'aîné était Khaled, qui a vu le jour le 15 décembre 1908 après son passage aux fameux Dragons a été un avant-centre pétris de qualités aux côtés des Zakour, Tayeb, Meflah, Lamouri, Briand etc. Puis est venu Madjid Skander, un garçon jovial et toujours plein de vitalité, un technicien aux qualités exceptionnelles, né en 1914 (durant la seconde Guerre mondiale). C'était un demi-défensif exemplaire aux côtés des Guittoun, Boudkhil, Zelassi, Sikki, Beldjillali Larbi et autres. Madjid était estimé par la population sportive de la localité, cependant pour Skander, Yazid ancien footballeur mais qui fut aussi président de la JSMT, il a été celui qui a apporté le plus aux bleus de 1962 à 1976. Ce dernier débuta comme demi-défensif et était accompagné dans sa tâche sur le terrain ou en dehors par les Benmessaoud, Ould Bachir, Benouadah Mohamed, Brahim le trésorier et Boumaza comme secrétaire général. Comme joueur de football, il a été parfait et comme dirigeant il fût tout simplement excellent. Il a vu le jour en 1918. Quant à Mohamed Skander, né en 1925, c'était un milieu de rêve que la JSMT avait possédé. Après avoir beaucoup donné au club de Tiaret, il quitta l'Algérie en 1948 en compagnie de son jeune frère Hamid, lequel cadet de trois années de Mohamed qui a quelques matches dans les jambes avec l'équipe chère de la JSMT, il s'en alla rejoindre la métropole ou il signa une licence avec les Girondins de Bordeaux. Sa première licence a été signée en 1953 et de là il fut transféré par la suite au FC Rouen après avoir disputé la finale de la coupe de France en 1955 contre la formation de Lille. Hamid s'en est longtemps souvenu de ce geste de gratitude de la part du député maire Jean Chaban Delmas qui était venu le congratuler dans les vestiaires. La Jeunesse Sportive Madinate Tiaret a toujours été une équipe porte-étendard de toute la région du Sersou et des Hauts-Plateaux de l'Ouest. Cependant, le dernier des Skander, Ali a évolué de 1962 à 1972 aux côtés de Larribi Krimo, le grand et talentueux gardien de but international, celui que l'on surnommait le «Chat volant», sans oublier les Barmati, Benferhat Tahar, Souidi (la tête d'or), les frères Banus, les frères Braik (Benaissa et Mohamed), Ali Jonquet, Mayouti, Madjid Ould Bachir, Okat, Kadi, Benamane. Et puisque nous avons cité Benferhat Tahar surnommée le colosse de Tiaret, un footballeur inconnu par la sphère footballistique algérienne, mais si vous dites Tahar, alors là c'est toute la ville de Tiaret qui s'illumine et il n'y a pas un Algérien qui dira le contraire. Benferhat Tahar, ce colosse au gabarit impressionnant, athlétique à tous les niveaux, a évolué au sein du club local de Tiaret, il se distinguait par sa haute stature, son jeu de tête et ses montées offensives. C'était un joueur polyvalent qui a occupé le poste de libéro, de stoppeur et même d'inter-gauche (numéro 10 ), et cela devant l'inefficacité des attaquants. Benferhat a été d'une fidélité exemplaire au club du tout Tiaret sans oublier le bonheur qu'il a procuré au public sportif algérien avec l'Equipe nationale des Guerriers du désert qui, autrefois, était connu par les Fennecs au même titre que son coéquipier Larribi Krimo au poste de gardien de but, deux joueurs tiaretiens qui ont laissés une très bonne impression aux Algériens. La JSM Tiaret demeure une grande formation de football, et bien que, actuellement, ce club végète dans les divisions inférieures, il arrivera un jour à escalader la pente grâce à des hommes dévoués qui feront tout pour remettre le club parmi l'élite de la division nationale Une. Aussi, il est à noter qu'au sein de cette formation, un joueur infatigable qui ne refusait jamais d'aller au charbon et qui avait pour nom Maidi, un numéro 10 qui savait, à l'occasion organiser le jeu, un meneur rapide balle au pied, très technique, énergique, solide et consciencieux, un footballeur qui avait beaucoup donné au football tiareti. Ne dit-on pas que les grands clubs ne meurent jamais ? Alors quand est-ce que nous verrons la JSMT revenir parmi l'élite?