Alors qu'ils sont partie intégrante des 1 100 travailleurs de l'Entreprise Portuaire de Annaba (EPAN), une soixantaine d'agents ayant un statut «inscrits maritimes» occupant des postes sensibles à la capitainerie tel que le remorquage des navires à l'entrée ou à la sortie du port, ont déclenché un arrêt de travail. Le mouvement a été entamé dans la matinée d'avant-hier. «Les auteurs de ce mouvement ont fait fi de l'avis du conseil syndical de l'entreprise et de celui de l'Union de wilaya UGTA». Ces deux structures délocalisées de la centrale syndicale ont émis des rejets à la démarche des inscrits maritimes. «Ces derniers revendiquent l'alignement de leur salaire dont les avantages et accessoires de rémunérations des travailleurs des autres ports». Telles que les infrastructures portuaires d'Alger et d'Oran. Or, il est de notoriété que, de part leurs moyennes activités, ceux de Annaba, Mostaganem et Djenjen sont classés à une position beaucoup moindre. Ce que d'ailleurs précisent les grévistes dans leur communiqué, ignorer la position de leur lieu d'activités : «Le port de Annaba est-il classé par catégorie ou par zone». Mieux, ils auraient entamé des investigations auprès de leurs collègues des différents ports d'Algérie à travers les bulletins de paie et autres avantages pour aboutir à la conclusion qu'ils n'appartiennent à aucune de ces classes socio-professionnelles, Il reste tout de même que dans leur communiqué de grève émis le 4 janvier 2018, dans lequel ils avisent leur employeur «d'une grève ouverte jusqu'à la satisfaction de leurs revendications», le collectif martime composé entre-autres de mécaniciens et conducteurs de remorqueurs a indiqué que le service minimum prévu en pareille circonstance sera respecté. Ce qui semble ne pas être le cas au vu des quatre navires en rade et deux prévus pour sortir du port depuis ce dernier dimanche. La direction générale qui a maintenu constamment le contact avec la soixantaine de grévistes, a pris les dispositions nécessaires pour faire face à la situation. Celle-ci a quelque peu impacté sur les activités portuaires. Alors que le conseil syndical de l'entreprise indique ne pas cautionner l'arrêt de travail et encore moins les revendications émises, la direction générale du port de Annaba a entrepris plusieurs démarches pour amener les contestataires à reprendre le travail tout en s'engageant à étudier les motifs de leur contestation. Il reste tout de même que la même DG qui a fait appel à un huissier de justice pour la mise en route de la procédure légal en pareil cas, à l'effet de faire constater l'illégalité du débrayage et du mouvement de protestation : «Nous avons ouvert le dialogue avec les agents à l'origine de l'arrêt de travail qu'ils ont entamé avant-hier. Indépendamment des autres revendications, qui peuvent faire l'objet d'un dialogue, l'augmentation de leurs salaires, n'est pas du ressort de notre direction générale. Cet aspect sera pris en charge pour être discuté dans le cadre de la convention de branches entre le groupe Serport et la Fédération des Ports Algériens» a déclaré Mohamed Karim Eddine Harkari le PDG de l'EPAN. Hier en fin d'après midi, devait intervenir la décision du tribunal de Annaba quant à la légalité ou pas du débrayage.