Dans un entretien accordé hier, matin à la Chaîne 3 de la radio, dont il était l'invité de la rédaction, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a fait un très large tour d'horizons sur l'activité diplomatique de l'Algérie et des grandes questions qui se posent sur la scène internationale dans leur diversité et leur interconnexion. Il a mis en exergue l'importance de la réunion (5 + 5) qui s'est déroulé à Alger en soulignant les défis qui marquent le contexte actuel dans la région de la méditerranée occidentale, en particulier les trois grandes problématiques : la migration clandestine, la sécurité et le règlement des conflits notamment en Libye et au Mali. Il y a eu des discussions très franches qui ont permis de dégager quelques pistes pour approfondir cette concertation sur ces trois grandes problématiques en plus de la problématique du développement dans son volet investissements mais aussi le volet emploi des jeunes, les questions qui touchent à l'environnement, comme le problème de la désertification, les effets des changements climatiques. Le ministre a fait observer qu'il est rare que les 10 ministres des Affaires étrangères soient présents. Ils étaient tous à Alger pour cette réunion qui s'est tenue dans d'excellentes conditions, a tenu à faire remarquer Abdelkader Messahel. Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué la présence terroriste dans la partie Nord du continent africain et le problème du retour des combattants du groupe terroriste Daech dans différents pays en indiquant qu'il s'agit d'un aspect qui préoccupe autant l'Algérie que l'ensemble des pays de la région. Il a souligné que l'Algérie qui est entourée de plusieurs zones de turbulence maintient à haut niveau sa vigilance. Il a fait observer que notre armée se déploie sur le long de nos frontières et, elle le fait bien pour défendre notre souveraineté et intégrité territoriale, rendant hommage au travail effectué par l'armée algérienne dans la protection du territoire national. Il a rappelé que l'Algérie est un pays membre fondateur du Forum global pour la lutte anti- terroriste. A ce propos, le ministre des Affaire étrangères a annoncé que lors du Conseil de la paix et de la sécurité qui se réunira en marge du prochain Sommet de l'Union Africaine. Le président présentera un mémoire consacré au renforcement de la lutte anti-terroriste. Il rappelle également qu'Alger a abrité plusieurs réunions consacrées à la problématique de la lutte anti-terroriste. Evoquant la situation en Libye et au Mali, le ministre a dit que la question de lutte antiterroriste ne préoccupe pas seulement l'Algérie mais aussi tous les pays de la région et même la communauté internationale. Néanmoins, il a affirmé que la clé pour une sortie de crise est «entre les mains des Libyens en Libye et les Maliens au Mali», la communauté internationale peut être d'un support seulement. «Nous faisons des efforts pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye et au Mali. Moins on s'éloigne d'un Etat fort avec des institutions, d'un Etat juste, plus on ouvre la porte à la présence du terrorisme et le retour des combattants étrangers», a-t-il ajouté. Nous formons des troupes d'élites au Niger et au Mali et dans le Sahel pour la lutte anti- terroriste en territoire sahélien. «Nous travaillons sur une solution politique qui préserverait l'unité et intégrité territoriale de la Libye et du Mali, qui permettrait également à ces pays de retrouver leur stabilité à travers des institutions fortes», a-t-il soutenu. L'Algérie ne s'impliquera jamais militairement dans les conflits et tout le monde le sait. La lutte anti-terroriste pour nous est une priorité dans les pays du Sahel au Mali et en Libye. Nous sommes les premiers concernés», a affirmé M. Messahel. Le ministre des Affaires étrangères a, dans ce contexte, expliqué que l'Algérie apporte une aide logistique et humanitaire importante et «forme des troupes d'élite au Niger, au Mali ainsi que dans d'autres pays de la région, spéciales pour la lutte anti-terroriste en territoire saharien». «Nous avons consacré ces dix dernières années près de 100 millions de dollars dans l'aide et le support, a indiqué M. Messahel. Il annonce, par ailleurs, qu'il a été chargé par le Président Abdelaziz Bouteflika de le représenter au Forum économique mondial de Davos (Suisse), qui débute aujourd'hui.