Le projet de découpage administratif refait ces derniers temps surface après qu'il ait été abandonné depuis 2012. Si le gouvernement a indiqué que deux ou trois régions seront concernées par ce projet, les citoyens, les élus et les responsables de la société civile de près d'une centaine de villes n'attendent que leurs localités, villages (soient élevées au rang de chefs-lieu de wilaya. Dans un passé encore récent, certaines parties qui voulaient mettre le feu aux poudres ont fait circuler des fausses informations indiquant que tel ou tel lieu devrait être classé en tant que chef-lieu de wilaya. Des rumeurs les plus folles ont circulé à travers l'ensemble du territoire national. Les félicitations «Mabrouk Alikoum wilaya » ont fait le tour du territoire national. Pour tenter d'authentifier sa source, chacun jure à sa manière, allant jusqu'à inventer que c'est le Général X ou des hauts fonctionnaires de l'Etat qui auraient donné l'information. «Je vous jure que le dossier se trouve sur la table du président de la République et que le nom de notre ville a été élevé au rang de wilaya», disent-ils. Que ce soit dans la rue, les mosquées, les cafés, les bus et ailleurs, le sujet du nouveau découpage demeure le centre des discussions des milliers d'Algériens. «Peu importe l'appellation disent-ils, wilaya déléguée, wilaya tout court ou département, l'essentiel est de décrocher le statut et point barre, disent-ils. Le comble est que certains énergumènes bien connus ont commencé dores et déjà à monter la tête à la population, l'incitant à descendre dans la rue dans le cas où le nom de leur daïra où communes ne figurait pas dans le nouveau découpage. Il y a peu de temps des manifestations ont été organisés dans plusieurs régions où les routes ont été bloquées réclamant le statut de wilaya. Dans l'une des daïra, les citoyens ont refusé le dialogue avec les autorités locales en interpellant l'ex- Premier ministre de tenir ses promesses en élevant leur ville au rang de chef-lieu de wilaya. La majorité des noms de daïra avancés officieusement comme nouvelles wilayas, se trouvent à une vingtaine de kilomètres seulement de l'actuel chef-lieu où elles sont rattachées et ne dépassent pas les 2.000 habitants. Les citoyens d'une daïra ont même encerclé un haut responsable au niveau d'un cimetière des Martyrs réclamant la reconversion de leur ville en chef-lieu de wilaya. Certains citoyens ont exhibé une vidéo montrant un haut responsable de l'Etat, promettant d'élever leur daïra en chef-lieu de wilaya. «Nous avons été lésés dans les anciens découpages et nous allons faire de même aujourd'hui», ont-expliqué les citoyens sous la colère. Toujours et au sujet du nouveau découpage administratif, la majorité des citoyens trouvent que ce projet n'est pas la priorité des Algériens. Nos interlocuteurs ont ajouté qu'ils craignaient que ce projet donnerait l'occasion à des mécontentements de citoyens de plusieurs autres localités voire même des débordements. Dans nos précédentes éditions nous avons pourtant prévenu sur le «revers de la médaille» et les conséquences que pourraient engendrer le projet du nouveau découpage administratif. (Voir nos plusieurs papiers à ce sujet notamment notre édition N° 4953 du 1er juin 2014). Ce dossier qui représente une véritable «bombe» été sur le point d'exploser mais fut désamorcée en temps opportun par le chef de l'Etat. Comme nous l'avons déjà annoncé dans l'une de nos dernières éditions, ce projet a été relancé au moment où les pays les plus développés dans le monde procèdent à la réduction de leurs départements. Certains ont même fermé plusieurs de leurs représentations diplomatiques en raison de la crise économique qui sévit. Nous donnons l'exemple de la France qui a réduit le nombre des régions de 22 à 12. Il est également de même pour les départements où une réflexion est en cours afin de les réduire de 130 à 86. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la politique de réduction du train de vie de l'Etat entre autre, la diminution de la dépense publique. De nombreux pays ont été également contraint de prendre les mêmes mesures en raison surtout de la crise économique mondiale. En somme, nous n'apprenons rien à personne que le découpage administratif dans n'importe quel pays du monde devrait obligatoirement répondre à plusieurs critères et en premier lieu l'aspect financier. Il est de même pour les autres conditions et qui sont la distance entre les wilayas, la démographie et l'éloignement des citoyens des édifices publics. En somme, l'avancée de la technologie, notamment l'outil informatique et l'internet, rendent caduque la création de nouvelles institutions.