A compter du 1er janvier 2019, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) aura comme président, le ministre vénézuélien du Pétrole, Manuel Salvador Quevedo Fernandez, et comme vice-président, notre ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, tous deux élus à l'unanimité, vendredi à Vienne, au siège de l'Organisation, par la Conférence de l'Opep, selon un communiqué du ministère de l'Energie. Le même jour, les 25 pays réunis à Vienne, Opep et non Opep, participants à la Déclaration de Coopération, dont la Russie, et qui représentent la moitié de la production mondiale de pétrole, ont annoncé une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils/jour pour redresser les prix de l'or noir. Dès que les premières informations confirmant que les représentants l'Opep et de leurs partenaires, menés par la Russie, avaient fini par trouver un compromis, les prix de l'or noir ont gagné jusqu'à 6% pour le Brent et 5% pour le WTI. Ils ont terminé en nette hausse vendredi. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a pris 1,61 dollar, ou 2,68%, pour clôturer à 61,67 dollars. Le WTI américain pour livraison en janvier s'est apprécié pour sa part de 1,12 dollar ou 2,18% pour finir à 52,61 dollars. Les négociations ont été difficiles, mais le simple fait que l'alliance Opep-Russie soit maintenue constitue un facteur très important et les analystes qualifient de «bon accord» le compromis établi entre ces deux partenaires. Selon les termes de l'accord, Opep et non Opep, participants à la Déclaration de Coopération, dont la Russie, ont décidé d'abaisser leur production totale de 1,2 million de barils par jour pour les six prochains mois. Les spécialistes n'ont pas été surpris par ce compromis. Ils font remarquer que le marché s'attendait de toute façon à quelque chose dans la mesure où les pays réunis à Vienne, sachant que les cours ont déjà chuté de plus de 30% en deux mois, étaient convaincus que sans accord entre eux, le prix du baril allait chuter encore plus et passer sous la barre des 50 dollars. Mais la baisse de production de 1,2 million de barils par jour sera-telle suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché ? Pas si sûr, estiment les analystes qui pensent qu'une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. Ils estiment que les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir. Mais l'indécision demeure, car d'autres facteurs peuvent intervenir sans que l'on soit certain de l'évolution qu'ils imprimeront aux cours du pétrole vers la hausse ou vers la baisse. L'objectif d'une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils/jour, sera réparti à hauteur de 800.000 barils/jour pour les quatorze pays de l'Opep et de 400.000 barils/jour pour ses dix partenaires, dont la Russie. Cet accord vise à «aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt», a indiqué le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. Le prix pivot du baril, passé sous les 60 dollars cette semaine, est généralement évalué autour de 70 dollars. De son côté, l'Arabie saoudite a appelé vendredi les nations consommatrices à y aller doucement avec les taxes. «Beaucoup de consommateurs souffrent du coût élevé de l'énergie», a reconnu le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh. Il a assuré que Ryad n'avait pas pour objectif de faire flamber les cours et était prêt à ouvrir les vannes si une catastrophe affectait la production mondiale.