De 30.000, selon la police, à 50.000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté vendredi à Bamako à l'appel de chefs religieux musulmans, d'associations peules, de l'opposition et de la société civile pour dénoncer les violences dans le centre du Mali, avant d'être dispersées par la police. La semaine dernière, les associations peules avaient annoncé puis reporté à deux reprises une manifestation dans la capitale pour condamner le massacre le 23 mars de quelque 160 habitants du village peul d'Ogossagou par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons affirmant lutter contre les terroristes. «Mes frères peuls, la vengeance n'est pas la solution, mes frères dogons, il faut déposer les armes», a déclaré devant la foule le président du Haut- Conseil islamique du Mali (HCIM), l'imam Mahmoud Dicko, impliqué à plusieurs reprises ces dernières années dans des efforts de médiation et un des organisateurs du rassemblement. Au lendemain de tuerie d'Ogossagou, le gouvernement a prononcé le 24 mars la dissolution d'une association de chasseurs dogons, lui reprochant de s'être «écartée de ses objectifs initiaux» et a remplacé les principaux chefs d'état-major. Ces limogeages au sommet de la hiérarchie militaire interviennent également après une attaque terroriste le 17 mars contre un camp de l'armée à Dioura (centre), au cours de laquelle 26 soldats ont péri. «Comme un seul homme le peuple malien est sorti pour dire non à la violence et non au nettoyage ethnique», s'est félicitée dans un communiqué l'association Kisal, qui défend les droits des populations pastorales.