Comme d'habitude, à la veille de l'Aïd el-Adha, les souks à bestiaux sont fréquentés par une nouvelle clientèle. Les maquignons opportunistes entrent en lice. Ils viennent de se réveiller et achètent à tour de bras des quantités importantes de moutons remplissant les conditions du rituel requis pour perpétuer la suna el ibrahimia. Ce sont ces maquignons aux cols blancs qui ont pignon sur rue dans les grandes villes qui imposent leurs dictats. Ils commencent par tout rafler des souks à bestiaux. Ce qui inverse la tendance rendant l'offre en deçà de la demande. La règle implacable s'applique à tous, tandis que les prix flambent. Le dictat du «à prendre ou laisser», ou encore, «personne ne vous oblige» est érigé en règle et tous les arguments contraignants sont mis en avant. Le père de famille est alors égorgé avant d'égorger le mouton du sacrifice. Pour acheter à moindre coût, il doit se déplacer vers les villes pastorales. Mais c'est du pareil au même. Voici les prix que nous avons recueillis aux souks de Hassi Bahbah et Aïn Roumia : Le bélier broutard de montagne avec une tête noire 50.000 DA au lieu des 85.000 DA en 2018. Le bélier avec cornes ou «fertas» du même gabarit à 40.000 DA au lieu des 70.000 DA en 2018. Le «Thni» broutard, entre 30.000 et 35.000 DA. Le petit agneau, remplissant les conditions pour être sacrifié, entre 24.000 et 29.000 DA.