A l'heure actuelle et dans un contexte aussi difficile, il est certain que l'offre de dialogue du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune intéresse plus d'un. Allant des partis politiques de toutes obédiences passant par la société civile à l'élite intellectuelle, dialoguer «en urgence afin de sortir le pays de la crise » est plus qu'essentiel, mais certainement, ils s'interrogent sur le fondamentale du contenu ou l'objet de la négociation qui est aussi important pour pouvoir commencer le dialogues avec les différents acteurs de la société. Une mission aussi difficile et complexe pour Abdelmadjid Tebboune qui devra faire face à tous les contrastes d'un dialogue national inclusif et surtout à vocation unificateur. Les partis politiques dont le Front national de libération (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND) et même celui du Mouvement de la société pour la paix (MSP) figurent au premier rang des intéressés pour entamer le dialogue avec Abdelmadjid Tebboune qui a promis de « plier la page du passé et de sacraliser les revendications du peuple». Sur quoi dialoguer ? Était la question que se posaient ces partis politiques, mais également, certaines élites et intellectuels discrets qui n'ont pas exprimé explicitement leur adhésion à la proposition de M. Tebboune, mais la considèrent, déjà, comme une première étape afin de réconcilier et concilier les efforts de tout un chacun pour « rassembler le peuple » et convaincre les « «hirakistes » de l'urgence d'investir cette solution et l'intégrer dans un processus de sortie de crise, plutôt que d'aller dans le sens de « légitimer le nouveau président », sous prétexte qu'il est contesté. Ce sont des affabulations et des idées propagandistes qui font que plusieurs personnes s'opposent à toute proposition de sortie de crise initiée par des politiques issus ou émergés sous l'ère de Bouteflika. Certes la tâche n'est pas aisée et l'idée de considérer que le nouveau président serait « celui d'une transition », quitte à convaincre «urgemment» les opposons fidèles et attachés à leurs «idées de construire un Etat libre et surtout bannir toutes les traces du système des Bouteflika» est aussi ardue. Loin de toute spéculation et surtout sans préjugés, actuellement, le nouveau président devra cristalliser les acquis de la démocratie et de la liberté des Algériens qui devraient s'accorder avec les objectifs socio-économiques. La crise multidimensionnelle que vit l'Algérie depuis presque 10 mois a révélé les dessous et les failles pour la plupart destructrices des mécanismes fondamentaux de la société et de l'économie du pays. Aujourd'hui, la société a brisé le silence et cherche une revalorisation sociale, sortir de la routine et participer au côté de son Président un Etat libre, juste et démocratique. Dans l'idéal c'est ce que souhaite, également, Abdelmadjid Tebboune. Capable et engagé c'était d'ailleurs son slogan de campagne dans laquelle il a fait le serment de faire de la jeunesse marginalisée et oubliée le socle du changement. Quel que soit le pari ou la promesse électorale, le temps est aux prouesses. D'ailleurs, quelques jours après sa proposition d' « ouvrir un dialogue national», des experts et des politiciens ont déjà établi des listes de recommandations et de suggestions. Même cas pour les partis politique qui se bousculent pour soutenir le nouveau président dans ses choix et positions politiques. Tel était le cas du FLN et du RND qui ont félicité son intronisation et surtout ont rappelé à Abdelmadjid Tebboune leur « honnête implication et intention » pour l'aider à sortir le pays de la crise. Une offre de service sûrement, accompagnée d'un clin d'œil tacite. Avec plus de recul, le MSP semble plus « préoccupé » par la manière de faire et l'objet du dialogue que par sa représentation. Il a ainsi mis en garde contre « la reproduction d'un système Bouteflikien», préconisant à Abdelmadjid Tebboune d'«abandonner les pratiques basées sur l'hégémonie du pouvoir et les mentalités de domination et d'intimidation» et à protéger « les acquis du mouvement populaire » par un dialogue sérieux et réel. Plusieurs autres politiques ressurgissent après une pause imposée par le mouvement populaire pour « émettre leurs avis » et escorter le nouveau président dans sa démarche. Le vainqueur de la présidentielle est soumis à l'épreuve du temps et du «Hirak » et chaque action ne doit pas s'opposer diamétralement à sa volonté et objectif populaire. Là est l'enjeu et la sentence de chaque décision à prendre prochainement.