Les révélations d'Angela Merkel concernant les accords de Minsk ont connu un nouveau développement. Elle a été critiquée d'Autriche à la Chine. Que reproche-t-on à l'ancienne chancelière allemande et pourquoi sa déclaration aura des conséquences non seulement pour l'Europe, mais également pour le monde entier ?L'ancien vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a déclaré cette semaine que les propos d'Angela Merkel sur les véritables objectifs des accords de Minsk étaient effrayants et sapaient la confiance envers les déclarations des politiques européens. «C'est effrayant la franchise avec laquelle Mme Merkel en parle. De cette manière, nous détruisons toute base de confiance», a indiqué l'homme politique autrichien. De son côté, le journal chinois Global Times fait remarquer que les déclarations de Angela Merkel sur les accords de Minsk témoignent de l'attitude hypocrite de l'Occident envers la Russie. Cette situation a montré également que certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, ne respectaient pas du tout leurs engagements et pouvaient très facilement se rétracter. Sachant que le Président russe Vladimir Poutine avait précédemment noté que la déclaration de l'ancienne chancelière était décevante et ne faisait que confirmer le bien-fondé de l'opération spéciale. Angela Merkel estime que plus tôt les pays de l'Otan n'auraient pas été capables d'apporter à l'Ukraine leur soutien au même niveau qu'aujourd'hui. «De cette manière, Merkel a dévoilé au monde entier des preuves directes que l'Occident a saboté les accords de Minsk. Certains le comprenaient déjà, mais à présent, il est possible de se référer à la source, car Merkel était complice de ce sabotage», a déclaré le sénateur russe Andreï Klimov. «Certes, à présent elle s'explique en disant qu'on lui avait empêché de mener à terme le processus de paix en Ukraine. Mais de facto, en démissionnant, Merkel a reconnu que dans l'ensemble les accords étaient considérés comme une couverture pour préparer l'Ukraine à une guerre contre la Russie», a-t-il ajouté. En même temps, le politologue allemand Alexander Rahr pense qu'il faudrait préciser la véracité des propos de Mme Merkel auprès du Président français Emmanuel Macron, «mais Paris garde obstinément le silence». D'après l'expert, l'ancienne chancelière tente de justifier sa politique vis-à-vis de la Russie car Mme Merkel continue de se faire critiquer pour sa politique trop souple envers Moscou. «Mais en réalité, Merkel a simplement tout remis à sa place. L'objectif de l'Occident en 2014 était d'empêcher la Russie de remporter une victoire géopolitique dans la bataille pour l'Ukraine. L'Europe n'avait aucune intention de reconnaître l'autonomie du Donbass, même si elle percevait avec compréhension l'histoire concernant la Crimée», a déclaré Alexander Rahr. «En cas d'une confirmation réelle que les accords de Minsk étaient nécessaires pour armer Kiev en douce, ce n'est pas seulement la Russie qui regarderait l'Allemagne de travers, mais aussi la Chine, l'Inde et d'autres pays. Cela confirmerait la perfidie de la diplomatie européenne», affirme le politologue. D'un autre côté, estiment les experts, les révélations de Mme Merkel inciteront les pays d'Asie à changer d'approche dans les pourparlers avec les dirigeants occidentaux. Premièrement, c'est dû au risque de fuites indésirables d'informations dans les médias, comme cela fut le cas notamment avec le Président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Deuxièmement, l'arrogance en soi de l'Occident fatigue non seulement la Russie, mais également la Chine. La crise de confiance envers les pays occidentaux existe depuis longtemps. Nous voyons à présent qu'elle est parfaitement réelle. De telles «révélations» se reflèteront sur l'interaction d'autres pays avec l'Occident. Certes, les affaires sont menées par nécessité et non en fonction des qualités morales de l'autre partie. Mais désormais les négociations seront menées avec une plus grande prudence.