Selon des sources médiatiques françaises citées par le site russe d'information Russia Today, l'Assemblée nationale française a rejeté ce jeudi 7 décembre, la proposition de résolution appelant à dénoncer l'Accord franco-algérien du 27 décembre 1968, organisant la circulation, l'emploi et le séjour en France des ressortissants algériens et de leur famille.La droite, qui est à l'initiative de ce texte, n'est donc pas parvenu à faire adopter son projet de loi qui a été rejeté par une majorité de 151 voix contre 114 voix pour. Le site de la chaîne parlementaire française (LCP) indique que cette proposition a été défendue en première position de la journée d'initiative parlementaire des élus Les Républicains (LR – parti fondé par l'ancien président français Nicolas Sarkozy), qui permet au groupe de définir l'ordre du jour. La même source française indique que le texte a été examiné dans une ambiance houleuse. Pour la droite, cet accord est responsable d'une «immigration de masse» des Algériens qui constituent aujourd'hui «la première nationalité étrangère présente sur notre sol», a insisté Michèle Tabarot (LR), citée par le site de LCP. Pour le pouvoir français, dirigé par le Président Emmanuel Macron, une renégociation est préférable à «une dénonciation sèche, qui entraînerait des conséquences diplomatiques, sécuritaires et économiques», sans «mettre fin à l'immigration de masse», a déclaré le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger, Olivier Becht. Des députés de la majorité en voté en faveur de la proposition de texte présentée par la droite. Le Rassemblement national (RN) a voté à l'unanimité pour la proposition de résolution, note le site de LCP qui reprend les propos de Kévin Pfeffer (RN) : «Cet Accord participe à l'immigration de masse, carburant de l'insécurité». D'après lui, «40 % des ressortissants algériens vivant en France sont chômeurs ou inactifs». La gauche s'est opposée au texte proposé par LR, selon LCP qui rapporte les déclarations de Fatiha Keloua Hachi (Socialistes et apparentés) : «C'est au tour de la droite de nous servir cette vieille soupe rance et stigmatisante envers les Algériens» ; de l'élue communiste Soumya Bourouaha : «Oui, la colonisation est un crime contre l'humanité, et la décolonisation de l'Algérie qui a suivi n'en fut pas moins terrible» ; et de Bastien Lachaud (La France Insoumise, LFI): «Vous flattez le vent mauvais de la xénophobie et du racisme, en espérant en tirer on ne sait quel bénéfice électoral inavouable» ; alors que la députée du groupe Ecologiste Sabrina Sebaihi a appelé à voter contre un texte «défendu par une descendante de l'OAS» (allusion à Michèle Tabarot). Pour la gauche française, l'Accord de 1968 entre l'Algérie et la France découle «d'une histoire commune». Ces derniers mois, la droite française a concentré ses attaques sur l'Accord algéro-français de 1968. «Remettre en cause l'Accord de 1968 avec l'Algérie», c'était une demande de l'ancien Premier ministre français Edouard Philippe ; «dénonciation de l'Accord franco-algérien», l'appel de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie ; «Il faut le réexaminer», c'était l'avis de Gérard Larcher, président du Sénat français. Le thème de l'immigration qui n'a jamais quitté le discours politique français a ainsi été réactivé. Il remplit les programmes des personnalités qui se préparent à une échéance électorale. Il focalise l'attention et permet la montée au créneau des acteurs de la droite française. Chez Xavier Driencourt, la dénonciation de l'Accord algéro-français de 1968 fait partie, en fait, de ses attaques contre toute possibilité de rapprochement entre l'Algérie et la France sur une base d'égal à égal. Il est révolté par le fait que l'Accord de 1968 offre à l'Algérie «un statut exceptionnel en octroyant à ses ressortissants un statut dérogatoire au droit commun». Pour rappel, dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, à la fin de l'année passée, le Président Tebboune avait clarifié la question de la circulation des personnes entre l'Algérie et la France en rappelant qu'elle a été réglée par les Accords d'Evian, en mars 1962, et l'Accord de décembre 1968. «Il y a une spécificité algérienne, même par rapport aux autres pays maghrébins. Elle a été négociée et il convient de la respecter», avait tenu à souligner le Président Tebboune. Lakhdar A. Voir sur Internet