Le tribunal du chef-lieu de la wilaya, territorialement compétent, qui a jugé, ce lundi, l'affaire dite de «la garde communale», a vu le procureur de la république près le tribunal de Mascara, dans un sévère réquisitoire, demander des peines allant de trois ans (03) de prison ferme à l'application de la loi à l'encontre des deux cent vingt six (226) accusés dans cette scabreuse affaire. L'expertise comptable fait état d'un préjudice de plus de 1 500 milliards de centimes, ce qui explique que les faits ainsi dénoncés dans ce rapport d'expertise, demandé par la justice, pourraient revêtir la qualification de dilapidation et participation à la dissipation de deniers publics. A ces quelques réserves, près, le procureur près le tribunal de Mascara, avec son jargon judiciaire, ses passages techniques mais, aussi, quelques révélations détaillées sur certains mœurs des gestions douteuses, a requis des peines de trois ans (03) de prison ferme, assorties de 100 000 dinars d'amende, à l'encontre de l'ex-directeur de la garde communale et son ex-chef de service. Dans la foulée le procureur de la République a requis, au cours du même réquisitoire, deux ans de prison ferme, en plus d'une amende de 100 000 dinars, pour deux ex-chefs de service, poursuivis pour le chef d'inculpation de détournement de deniers publics. Le représentant du ministère public a requis, au cours de ce procès retentissant, des peines de deux ans (02) de prison ferme, assorties d'amendes de 25 000 dinars, à l'encontre de huit (08) autres accusés, pour participation à la dilapidation de deniers publics. En ce qui concerne les deux cent quatorze (214) mis en cause, pareillement incriminés dans cette affaire pour les chefs d'inculpation de participation à la dilapidation de deniers publics, le procureur de la république n'y est pas allé par quatre chemins, en demandant l'application de la loi. Comme le stipule celle-ci, et compte tenu d'un décès constaté parmi les accusés, le procureur a demandé l'extinction des poursuites judiciaires à l'encontre de l'accusé décédé. Dans un autre contexte, l'avocat de la partie civile, au cours de sa plaidoirie, a réclamé le remboursement par solidarité du montant du préjudice, estimé à plus de 1 500 milliards de centimes, aux quatres principaux accusés, en plus de la restitution de la somme détournée et le dédommagement représentant la somme soustraite (volée) pour chaque mis en cause, c'est-à-dire les 223 prévenus. Exposé des faits : l'affaire remonte a 1997 et, c'est suite à des lettres anonymes, sérieuses, qu'elle a été portée devant les instances judiciaires lesquelles ont ordonné, à leur tour, une enquête approfondie afin de rechercher, point par point, les anomalies mentionnées. Les pièces versées au dossier par les éléments des services de sécurité ayant diligenté cette longue enquête, ont permis de découvrir les différents stratagèmes employés. A l'exemple de cette incroyable, et édifiante affaire, où une dizaine de fonctionnaires percevaient, en toute quiétude, leurs salaires, sans jamais avoir mis les pieds à la garnison ou au détachement de la garde communale. Une goutte d'eau, dans un océan de scandale, qui a fortement secoué la wilaya de Mascara et, ce, depuis la décennie noire jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse. L'affaire a été mise en délibéré.