Israël a de nouveau procédé, hier, à la fermeture d'un point de passage vers Ghaza après l'avoir ouvert partiellement auparavant, poussant les conditions de survie des Palestiniens à l'extrême. Un blocus qui semble s'inscrire dans la durée au vu des appels sans effets auprès des responsables israéliens lancés par le secrétaire général de l'ONU et son sous-secrétaire général chargé des affaires de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Holmes, appelant à «la levée du blocus israélien sur Ghaza». Si M. Holmes avait souligné que «le blocus israélien viole les lois internationales» et indiqué qu'il «augmente les difficultés et les souffrances de la population civile de ce territoire dans son ensemble», ceci n'a pas été suivi par des actions visant à amener Israël à la levée du blocus. Et de son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, s'est contenté d'exprimer «des regrets» du fait que ses appels «n'aient pas été entendus». Loin des couloirs de l'institution onusienne, Israël, fournissant près de 70% des besoins en électricité pour les Palestiniens de Ghaza, a mis au profit cette dépendance pour asphyxier les Palestiniens dont des enfants et des vieux hospitalisés privés de soins. Le responsable du bureau politique du mouvement Hamas, Khaled Mechaal, qualifiant les conséquences du blocus israélien sur Ghaza de «tragédie», a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour «agir vite» en vue de porter secours aux Palestiniens réduit à s'alimenter de pain à base de graines destinées aux animaux et aux oiseaux. Une situation humanitaire qui interpelle plus d'un au vu de l'obstination des autorités israéliennes à mener une politique «d'extermination» du peuple palestinien par voie militaire, économique et par l'extension de ses colonies, celles-ci battent le plein au vu des évènements marquant l'actualité dans la région d'El-Khalil en Cisjordanie. L'intensification du blocus israélien sur Ghaza plonge les Palestiniens dans une situation de survie humaine, et mène, sur la scène politique israélienne, à une surenchère au sein des acteurs politiques israéliens pour gagner la bataille électorale. Le ministre israélien de la Défense n'a cessé de souligner l'urgence de venir à bout de la résistance palestinienne, prétextant la menace persistante des roquettes des mouvements de résistance palestiniens sur Israël dans son évocation du blocus de Ghaza… Ceci intervient au moment où le dialogue inter-palestinien est au point mort, dénotant un amoindrissement des chances des pourparlers entre l'Autorité palestinienne et le Hamas, avec le mandat du président Mahmoud Abbas qui arrive à échéance le 9 janvier prochain. A cela vient s'ajouter la réaction de Hamas à la décision prise par le président palestinien Mahmoud Abbas se resservant le droit de convoquer des élections présidentielles et législatives par décret devant l'absence de sortie de crise du dialogue inter-palestinien. L'autre fait, qui n'est pas des moindre, a trait aux déclarations des deux responsables sortants, à savoir le président Bush et le Premier ministre Ehud Olmert, tenues lors de leurs entretiens lundi et dimanche derniers à Washington sur fond de l'inertie du Quartet du Proche-Orient sous la responsabilité de Tony Blair. «Nous croyons fermement qu'Israël tirera profit d'un Etat palestinien, une démocratie à sa frontière qui œuvre à la paix, et M. le Premier ministre, cette vision est toujours vivante», a soutenu M. Bush à l'adresse d'Olmert. Et à ce dernier de déclarer que «vous avez mis en branle un mouvement, le processus d'Annapolis, auquel j'ai été fier de participer, et il continue sous votre direction, avec votre soutien et votre inspiration». Et d'exprimer ses remerciements au président américain pour avoir réalisé un «exploit en Irak en ôtant de la région une menace contre nous», dans une déclaration à l'adresse de George Bush, à la Maison Blanche, devant un parterre de journalistes.