Désormais, c'est le nouveau feuilleton produit hors des studios hollywoodiens. C'est sur la scène irakienne que l'acte s'est produit, sans simulacre ni truquage. C'es beaucoup plus la réalité crue à laquelle a assisté le monde entier. Un film, sans effets spéciaux, sans scenario préétabli, où le seul héros a été ce journaliste qui a exprimé la colère de tout un peuple, voire même de millions de gens outrés par les crimes de Bush. Un film auquel les critiques d'art n'auront rien à reprocher puisqu'il ne comporte aucune falsification à l'image d'un certain 11/9. Désormais, le geste du journaliste irakien entre dans les annales de la politique, dans les grands événements historiques que beaucoup d'étudiants libanais avaient symbolisés par ce jet de chaussures sur une effigie de Bush. Demain, certains petits génies des jeux vidéo s'amuseront peut-être à leur tour de créer un jeu où la gueule de Bush serait la cible de jets de chaussures, et qui serait l'heureux gagnant. Comme on s'en souvient des fameux jeux vidéos créés par les américains concernant l'ex-ministre de l'Information irakien Essahaf. Donc, le nouveau feuilleton, qui probablement détiendrait la palme d'or de la «liberté d'expression», pourrait être intitulé «l'adieu à un criminel de guerre». Et pourtant, parmi les irakiens eux-mêmes, il y en a qui croient que l'apport de l'occupation US a été positif. A l'image de Maliki qui a décrit d'abondance toutes les «nobles actions» réalisées par Bush depuis l'occupation du pays. Oui, pour le premier sinistre Maliki, l'oppression créée par la dégradation de la situation du pays et le martyre de plus d'un million d'enfants et de proches, provoqués par ce «libérateur» US, constituent de «nobles actions». Oui, Bush est venu, et l'Irak s'est transformé en fosse commune et en champ de tueries, de pillage, de spoliation. Cinq millions d'Irakiens ont fui sa démocratie prospère et son brillant inventaire des droits humains. Ce même inventaire que l'autre acolyte, Talabani, a glorifié de manière boursouflée dans le discours prononcé en présence de son hôte US. Talabani est allé même jusqu'à faire l'éloge de Bush : «C'est un grand ami du peuple irakien. Il nous a aidés à libérer notre pays…Il a fait un usage courageux de sa position dirigeante…On a une démocratie et des droits humains…La prospérité se réalise peu à peu…» C. A.