Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Abdelkader Benyoub, président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM), a été prudent concernant les perspectives pour 2009, prenant en compte les risques de diminution de l'activité industrielle dans les pays gros consommateurs de minerais comme la Chine ou dans les branches, comme l'automobile, pour lesquelles sont annoncées des réductions de production, sans compter les stocks déjà existants de minerais. On sait que le montant global des recettes générées par l'attribution des titres miniers, depuis la promulgation de la loi sur les mines, a atteint 7,5 milliards de dinars. En 2008, quelque 188 titres ont été octroyés, ce qui a produit des recettes de 4,6 milliards de dinars. M. Benyoub a rappelé que l'activité minière en Algérie est très ancienne, et durant la colonisation, elle a servi à développer l'industrie en France. Les potentialités minières sont très diversifiées (plus d'une trentaine de substances). Après l'indépendance, les activités de recherche ont permis de développer le patrimoine minier. Aux gisements anciens de fer, sel, zinc, plomb, baryte, marbre, sont venus s'ajouter des gisements d'or, wolfram, étain, qui constituent le potentiel minier à exploiter ou à explorer dans le futur, avec des indices prometteurs pour le diamant. A ce propos, le président de l'ANPM a précisé que la recherche a été menée dans la région de Reggane où l'identification d'une place a déjà livré plus de 1 500 grains de diamant. Les travaux de recherche se poursuivent dans cette zone. S'agissant du minerai de fer, l'essentiel du potentiel géologique se trouve au sud-ouest du pays avec 3,5 milliards de tonnes à 57% de fer. Il s'agit des gisements de Mecheri Abdelaziz et de Gara Djebilet. Concernant l'or, il existe plusieurs gisements localisés essentiellement dans la région du Hoggar. Le potentiel en zinc/plomb est évalué à 150 millions de tonnes de minerai et est localisé principalement au nord du pays. Pour le zinc et le plomb, les perspectives de développement sont principalement contenus dans la mise en valeur du gisement de Oued Amizour. Le président de l'ANPM n'omet pas de signaler également les carrières de sable, calcaire, gypse et autres substances entrant dans la production de matériaux de construction dont ne peut se passer le secteur de l'habitat. Les investisseurs sont appelés à aller vers ces substances, notamment les sables de carrière, l'extraction du sable des plages et des oueds étant interdit, avec une demande ayant fortement augmenté du fait des programmes de construction en cours.