Il faut dire que le candidat a choisi pour cette quatrième étape de sa compagne électorale de rencontrer la communauté sportive. Dans une atmosphère très sport imposée par les occupants, les gradins où trônaient les jeunes sportifs en tee-shirts frappés à l'effigie du candidat Bouteflika et casquette verte portant le nom du club et la présence des personnalités du sport national parmi elles M. Kermali, le doyen des entraîneurs algériens, M. Berraf, membre du Comité olympique, M. Serrar, président de l'ES Sétif, entourés des athlètes de renom dont Boulmerka, Morsli, Beloumi et Fergani, le président-candidat s'est attardé sur la question du sport algérien, déplorant l'état des lieux de ce secteur qui touche le fond malgré tous les moyens qui lui sont accordés. «Les moyens existent, les structures existent et les facilités également», a déploré le candidat qui a mis en parallèle les grosses failles dont se caractérise le secteur du sport par rapport aux autres pays, y compris les voisins» et d'ajouter : «Les équipements existent mais la jeunesse est perdue», car loin d'une activité sportive saine, elle ne peut que trouver refuge dans la violence terroriste, celle des stades et dans la drogue.» Le développement du sport qui «constitue dorénavant une priorité nationale ne peut se satisfaire de telles situations». Le reproche était nettement dirigé vers l'encadrement du secteur à qui Bouteflika rappelait la corruption et l'affairisme qui gangrènent le sport national. Ce dernier «ne peut servir de fonds de commerce» à quiconque, a martelé Bouteflika, qui a invité les responsables de ce préjudice à exercer leur commerce en dehors des structures saines du secteur. «C'est un problème grave et nous devons laver le linge sale en famille», a tenu à préciser le candidat indépendant à la présidentielle, il est d'autant plus grave quand il atteint «la dignité de l'Algérie» qui reste au demeurant «non négociable». Tranchant et intransigeant, le candidat Bouteflika, soutenu par les applaudissements approbateurs de l'assistance, n'a pas fait dans le détail pour décrire une réalité qui prévaut au moment où le pays a consacré tous les moyens pour développer le secteur. «Nous avons les possibilités d'organiser deux coupes du monde, pas seulement une seule, mais où sont les résultats ?» interroge-t-il. Il invita enfin les concernés, en s'adressant notamment aux jeunes : «Vous avez la capacité de l'innovation et l'esprit d'initiative pour réfléchir sur les méthodes et moyens susceptibles de redresser ce secteur afin d'améliorer les résultats.» En rendant hommage à l'équipe du FLN, représentée hier à Sétif par les frères Soltane, Bouteflika n'a pas manqué de rappeler l'inexistence des moyens à l'époque, au sortir de l'indépendance et pourtant les membres de cette équipe ont été les ambassadeurs de l'Algérie à l'étranger. Il évoqua par la même occasion ses premières activités de ministre de la Jeunesse et des Sports et s'est recueilli en ces lieux à la mémoire des chouhada. Le candidat à la présidentielle n'a pas manqué par ailleurs de remercier chaleureusement les femmes et les hommes de cette ville, saluant la générosité de l'accueil d'une population qui puise sa culture ancestrale de son appartenance à l'Afrique, à l'amazighité et à l'arabité. «Nous sommes amazigh arabisés par l'islam», a soutenu Bouteflika qui a, par ailleurs, appelé à préserver la composante de notre culture de l'extrémisme, tel que pratiqué, selon lui, par les tenants de la laïcité et les islamistes radicaux qui, chacun de son côté, ont désorienté la richesse de cette appartenance «Ils doivent avoir le même droit que moi», mais pour l'intérêt du pays, ils doivent revenir dans le cadre de la réconciliation nationale et «mieux reconsidérer notre culture». Le président-candidat, qui mit l'accent sur le radicalisme des islamistes qui font usage de la religion à des fins politiques, s'est dit pencher pour les laïcs qui, au moins eux, utilisent la religion dans ses vrais préceptes. «Le temps de la politisation de la religion est révolu», a estimé Bouteflika.